Le 18 juillet 2016, à Buenos Aires, en Argentine, les familles des victimes ont commémoré le 22ᵉ anniversaire de l’attentat contre le centre juif AMIA, qui avait fait 85 morts.

Dix suspects, ressortissants iraniens et libanais, seront jugés par contumace en Argentine pour l’attentat à la bombe contre les locaux de l’Association mutuelle israélite argentine (AMIA) à Buenos Aires, qui avait fait 85 morts et des centaines de blessés en juillet 1994, a ordonné, jeudi 26 juin, un juge fédéral.

Lire : Argentine : les grandes dates de l’enquête sur l’attentat antisémite de 1994

Dans un jugement auquel l’Agence France-Presse a eu accès, le juge Daniel Rafecas prend acte du caractère « exceptionnel » d’un procès par contumace, une procédure qui – jusqu’à il y a peu – n’existait pas en Argentine. Mais il considère qu’il « reste un outil qui permet, au moins, de tenter de découvrir la vérité, de reconstituer ce qui s’est passé ». Les autorités argentines suspectent depuis longtemps que l’attentat, jamais élucidé, a été commandité par l’Iran, avec l’appui opérationnel et logistique d’hommes du groupe armé chiite libanais Hezbollah. L’Iran a nié toute responsabilité dans l’attentat et a toujours refusé que ses responsables de l’époque soient interrogés.

Parmi les suspects – huit Iraniens et deux Libanais – figurent d’anciens responsables et diplomates iraniens, visés par des mandats d’arrêt depuis 2006. Des anciens ministres iraniens parmi lesquels Ahmad Vahidi (Intérieur), l’ex-chef des renseignements Ali Fallahian et un ancien ambassadeur en Argentine, Hadi Soleimanpour, comptent parmi les accusés.

L’Argentine a été par deux fois dans les années 1990 la cible d’attentats anti-juifs. En 1992, un attentat contre l’ambassade d’Israël à Buenos Aires avait fait 29 morts et plus de 200 blessés. En 1994, le pire attentat sur le sol argentin, à la voiture piégée, visait l’Amia.

La communauté juive en Argentine, avec près de 300 000 membres, est la plus importante d’Amérique latine.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Attentat de 1994 : compromis entre l’Iran et l’Argentine

Le Monde avec AFP

Réutiliser ce contenu
Share.
Exit mobile version