attaques russes dans l’oblast de Zaporijia et à Odessa ; Kiev revendique la destruction de chasseurs bombardiers en Russie

Les mémorandums russe et ukrainien, qui présentent la vision de chaque partie concernant la marche à suivre pour obtenir la paix entre Moscou et Kiev, sont « diamétralement opposés », a relevé vendredi le président russe, Vladimir Poutine.

« Il n’y a aucune surprise (…). Il s’agit de deux mémorandums diamétralement opposés. Mais les négociations sont organisées et menées précisément avec l’objectif de trouver des terrains d’entente », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse en marge d’un sommet régional en Biélorussie, à Minsk.

Au moins cinq personnes ont été tuées et 23 autres blessées, dont quatre sont dans un état grave, vendredi, dans un bombardement russe sur la ville ukrainienne de Samar (🚩), à moins de 150 kilomètres du front, dans l’oblast de Dnipropetrovsk, selon un nouveau bilan communiqué par le gouverneur régional. « Au total, les Russes ont tué cinq personnes » et « on dénombre à ce stade 23 blessés, dont quatre dans un état grave », a annoncé sur Telegram le gouverneur Serhi Lyssak. Son précédent bilan faisait état de trois morts et 14 blessés dans une « attaque de missile » sur Samar, ayant provoqué notamment « un incendie ».

Mardi, une frappe russe à Samar, ville de quelque 70 000 habitants avant l’invasion russe, avait déjà fait deux morts et plusieurs blessés. Selon des responsables ukrainiens, les précédentes attaques russes près de Samar avaient touché des infrastructures militaires.

Plus au sud, dans la région de Kherson, les autorités ont prévenu les habitants qu’ils devaient se préparer à des pénuries d’électricité après une attaque russe contre une importante infrastructure énergétique.

Dans un message sur Telegram, vendredi, Oleksandr Syrsky, le commandant en chef des forces armées ukrainiennes, estime que la situation est actuellement sous contrôle sur le front de Pokrovsk (🚩).

« J’ai consacré la journée (…) de travail sur le front de Pokrovsk, qui reste le secteur le plus chaud sur l’ensemble de la ligne de front de 1 200 kilomètres de la guerre. Pas moins de 50 affrontements de combat ont lieu ici chaque jour. C’est dans cette direction que les Russes ont concentré leur plus grand groupe : environ 111 000 hommes. »

Il a relevé que les Russes poursuivent leurs tentatives de progression vers la frontière administrative de la région de Donetsk. « Les groupes russes de sabotage et d’assaut étaient particulièrement actifs ici il y a deux semaines. Mais tous ont été soit tués, soit vaincus, et les autres ont été repoussés plus loin de la frontière administrative. La situation est sous contrôle. »

La Russie a convoqué, vendredi, l’ambassadeur d’Allemagne à Moscou pour dénoncer le traitement de ses journalistes dans ce pays, ont rapporté les agences de presse russes. Alexander Graf Lambsdorff, « l’ambassadeur allemand est convoqué vendredi au ministère des affaires étrangères russe », écrit le ministère cité par les agences TASS et Ria Novosti. « Il sera informé des mesures de représailles à la persécution des journalistes russes en Allemagne », selon les mêmes sources.

L’Allemagne a refusé début juin de prolonger le titre de séjour de Sergueï Feoktistov, chef du bureau local du groupe médiatique public Rossia Segodnia, et lui a ordonné de quitter son territoire avant le 19 août, selon cet influent média russe. La Russie a ensuite annoncé que les passeports de l’épouse et la fille de M. Feoktistov avaient été confisqués par les autorités allemandes, alors que le journaliste lui-même s’est vu refuser l’entrée en Allemagne après un récent déplacement à Moscou.

« Les autorités allemandes poursuivent leur pratique de persécution systématique des journalistes russes accrédités dans ce pays », a dénoncé jeudi la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, en évoquant des « pressions administratives » et la « propagande visant à provoquer une attitude humiliante envers les journalistes russes ». La Russie « a élaboré des mesures de représailles », a-t-elle prévenu.

En novembre 2024, la Russie a annoncé expulser deux journalistes du groupe audiovisuel public allemand ARD, « en réponse » à la fermeture annoncée par la chaîne de télévision Pervy Kanal de son bureau allemand sur ordre de Berlin, ce que l’Allemagne a pourtant fermement démenti.

La Russie et la Corée du Nord ont signé en 2024 un accord de partenariat stratégique global, qui engage chaque partie à fournir une assistance à l’autre en cas d’attaque.

Rustem Umerov, le ministre de la défense ukrainien, a estimé, jeudi, que la Corée du Nord a déployé environ 11 000 membres de ses troupes d’élite pour soutenir l’armée russe, soit plus de 20 % de la force d’élite de la « réserve personnelle » de Kim Jong-un évaluée à 50 000 hommes. « Ce sont des soldats spécialement sélectionnés sur la base de critères physiques, psychologiques et autres. Ces unités ont déjà subi des pertes importantes », a déclaré le ministre.

Selon le ministre, cette dépendance russe à des forces étrangères signale une pénurie critique de soldats dans ses propres rangs. « L’utilisation par la Russie de troupes nord-coréennes d’élite illustre non seulement une dépendance croissante envers des régimes totalitaires, mais aussi de graves difficultés de mobilisation. » Pyongyang se prépare à envoyer de nouvelles troupes en Russie pour soutenir Moscou, rapportait de son côté l’agence de presse Yonhap, citant des informations du service de renseignement national sud-coréen (NIS). Les Nord-Coréens ont perdu plus de 6 000 hommes dans l’oblast de Koursk, selon les renseignements militaires britanniques.

D’après les services de renseignement sud-coréens, la Corée du Nord prévoit d’envoyer encore plus de troupes cet été, et pourrait également déployer jusqu’à 25 000 travailleurs en Russie pour soutenir la production de drones.

Enfin, l’aide nord-coréenne à la Russie comprend déjà l’envoi de plus de 10 millions d’obus d’artillerie et de missiles balistiques, en échange d’un soutien économique et technique de la part de Moscou.

Le bombardement russe de la ville de Samar, dans la région de Dnipropetrovsk, a fait plusieurs victimes, annonce sur Telegram Serhi Lyssak, le chef de l’administration militaire de l’oblast. « Trois personnes ont perdu la vie dans une attaque ennemie. Quatorze personnes ont été blessées », a-t-il écrit sur Telegram, précisant que le bilan exact de cette frappe était « en train d’être vérifié ».

Les discussions sur le budget de la défense américain se poursuivent. Selon l’agence Reuters, le président Donald Trump cherche à contrer la Chine dans la région Indo-Pacifique et à revitaliser la base industrielle de défense américaine.

Mais durant les discussions en cours depuis plusieurs semaines, le sénateur américain Mitch McConnell, président du sous-comité des crédits de la défense du Sénat, a critiqué l’administration Trump pour avoir envisagé une réduction de l’aide militaire à l’Ukraine dans le budget de 2026.

Le sénateur a souligné l’importance de l’Ukraine Security Assistance Initiative (USAI). « Une administration républicaine critique un programme créé par un Congrès républicain en 2015 pour contrer la réponse inefficace du président Obama à l’invasion initiale de l’Ukraine par la Russie », a-t-il déclaré lors d’une allocution au Sénat. Il a exprimé son désir de voir réviser l’analyse derrière la décision de l’administration Trump de supprimer le financement de l’USAI et a défendu le retour sur investissement significatif de l’aide américaine à l’Ukraine.

Le 10 juin, le secrétaire à la défense, Pete Hegseth, a confirmé ces plans de réduction du financement, l’expliquant par la volonté de transférer plus de responsabilités à l’OTAN dans le soutien à l’Ukraine et l’intention de Donald Trump de continuer à privilégier la voie diplomatique dans la résolution du conflit.

Mais Mitch McConnell a averti que réduire le soutien à l’Ukraine pourrait envoyer un message dangereux aux adversaires des Etats-Unis, notamment la Russie, l’Iran, la Chine et la Corée du Nord. Il a souligné que l’Ukraine combat un adversaire des Etats-Unis et que l’aide militaire américaine sert également à préparer les conflits potentiels dans l’Indo-Pacifique. Il a plaidé pour l’imposition de sanctions contre la Russie, l’augmentation de l’aide à la sécurité pour l’Ukraine.

L’approche du président américain, Donald Trump, vis-à-vis de l’Europe signifie que les « vacances militaires » de l’Europe sont terminées, a déclaré le premier ministre polonais, Donald Tusk, à la radio RMF24. « Il semble que tout le monde ait enfin compris que la position du président Trump et de l’administration de Washington est sans équivoque », a déclaré le premier ministre.

Donald Tusk a rappelé que l’Europe avait décidé d’augmenter ses dépenses de défense jusqu’à 5 % du PIB et de se concentrer sur la protection de ses frontières extérieures. Toutefois, la moyenne européenne dans ce domaine reste insatisfaisante, et certains pays s’opposent activement à cette orientation. « Il y a des pays qui ont atteint un bon niveau de dépenses, comme la Grèce. Il y en a d’autres qui résistent constamment à l’augmentation des dépenses, sous-estimant un peu, à mon avis, la menace simplement parce qu’ils sont éloignés de la Russie », a-t-il expliqué. Mais cela ne le choque pas, car, assure-t-il en cas de menace réelle, les pays de l’Union européenne prendront soin les uns des autres.

Dans la nuit du 26 au 27 juin, la Russie a attaqué l’Ukraine avec 363 drones de type Shahed (et des drones leurres), deux missiles hypersoniques Kinjal et six missiles de croisière Kalibr lancés depuis la mer Caspienne, selon l’armée de l’air ukrainienne. La frappe visait la ville de Starokostiantyniv dans l’oblast de Khmelnytsky.

Selon l’armée de l’air, les défenses antiaériennes ont abattu 211 drones de type Shahed (et autres types de drones), 148 ont été perdus ou neutralisés par guerre électronique, six missiles de croisière Kalibr ont été abattus. Des impacts ont été localisés dans trois localités, des débris sont tombés dans huit localités.