C’est une maquette présentée discrètement, dans un coin du stand d’ArianeGroup, mais à la portée symbolique, illustrant le mouvement de réarmement de la France et de l’Europe. Pour son retour depuis l’édition 2017 au Salon international de l’aéronautique et de l’espace, qui se tient au Bourget (Seine-Saint-Denis) du 16 au 22 juin, le fabricant de la fusée Ariane dévoile un concept d’arme de frappe dans la profondeur hypersonique.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Aéronautique : le salon du Bourget, à forte coloration militaire, s’ouvre dans un climat géopolitique tendu

Peu de pays maîtrisent cette technologie, qui permet d’atteindre des vitesses au-delà de Mach 5 (cinq fois la vitesse du son), soit plus de 6 000 kilomètres à l’heure. La Russie a tiré ce type de missiles contre l’Ukraine, dont l’Orechnik, fin 2024. La Chine expose le Dongfeng 17 depuis 2021 et les Etats-Unis ont procédé, fin avril, à un nouvel essai de leur Dark Eagle.

Le concept sur lequel travaille ArianeGroup pourrait parcourir plus de 1 000 kilomètres, volerait à environ 20 000 kilomètres à l’heure (Mach 16), ce qui lui permettrait d’atteindre l’espace, à une altitude supérieure aux satellites en orbite ou à la Station spatiale internationale, avant de revenir dans l’atmosphère puis frapper sa cible, ce qui rendrait très difficile son interception. Ce missile emporterait une charge conventionnelle, non nucléaire. Il pourrait être transporté sur une plateforme de lancement terrestre mobile pour être plus facilement déployé.

Chez ArianeGroup, on estime que ce missile pourrait être développé en quelques années, car il utiliserait des savoir-faire technologiques des autres programmes du groupe, dont le M51, le missile mer-sol balistique à tête nucléaire qui équipe les quatre sous-marins nucléaires lanceurs d’engins de la force océanique stratégique française.

Forme de fer à repasser

Ce nouveau concept hypersonique s’ajouterait au projet, encore plus high-tech, de planeur V-MAX, dévoilé lors d’un premier tir, le 27 juin 2023, depuis le centre d’essais de la direction générale de l’armement (DGA) à Biscarrosse (Landes). Un deuxième démonstrateur est en préparation. Le calendrier de ce nouveau tir reste secret. Contractualisé en 2019, ce programme d’essai est financé par la DGA.

Il vous reste 51.12% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Share.
Exit mobile version