Le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, aux côtés de Luc Chatel, président de la Plateforme de l’automobile, lors de sa visite au Mondial de l’Automobile de Paris, le 16 octobre 2024.

Alexandra Masson n’en est pas revenue. Lors d’une récente rencontre avec des chefs d’entreprise des Alpes-Maritimes, la députée Rassemblement national (RN) s’est vue alpaguée par l’un d’eux : « On se dépêche de faire des pactes Dutreil, parce que vous allez y toucher ! » Enième preuve de l’incompréhension tenace entre les chefs d’entreprise et l’extrême droite : le RN, à l’inverse, voudrait amplifier cette niche fiscale, un outil de transmission d’entreprise sous le feu des critiques pour son coût et son détournement à des fins de contournement de la fiscalité sur l’héritage.

L’homme qui a donné son nom au pacte Dutreil, l’ancien secrétaire d’Etat aux petites et moyennes entreprises (2005-2007) de Jacques Chirac, est allé lui-même convaincre les leaders du RN Marine Le Pen et Jordan Bardella de pousser jusqu’au bout sa logique de « capitalisme familial », et de l’étendre au secteur agricole, avec succès. Depuis un an, Renaud Dutreil est devenu un conseiller occasionnel du duo d’extrême droite, selon La Tribune – un statut qu’il dément, mais que plusieurs sources internes au RN confirment. L’homme d’affaires n’en est pas devenu pour autant un défenseur invétéré, d’autant plus depuis les débats budgétaires : « Ils sont antiriches, par culture. Il y a encore une ligne assez “socialiste”. Je ne sais pas si c’est la ligne principale, mais elle existe. »

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