Le secrétaire d’Etat américain, Marco Rubio, au siège de l’ONU, à New York, le mardi 23 septembre 2025.

Le secrétaire d’Etat américain, Marco Rubio, a salué un « pas en avant important » après la libération, dimanche 28 septembre, d’un Américain détenu en Afghanistan, et a promis que son gouvernement ferait tout pour la libération d’autres captifs américains. « Bien que cela marque un pas en avant important, d’autres Américains restent injustement détenus en Afghanistan. Le président Trump ne se reposera pas tant que tous nos citoyens captifs ne seront pas de retour chez eux », a réagi le chef de la diplomatie des Etats-Unis, dans un communiqué.

On ne sait que très peu de choses sur Amir Amiri, dont l’arrestation était restée discrète. Un responsable qui a participé aux négociations a précisé qu’Amir Amiri « a 36 ans » et « était détenu en Afghanistan depuis décembre 2024 ». L’Américain est en route pour les Etats-Unis, a ajouté cette même source, sous couvert d’anonymat, précisant qu’il s’arrêterait brièvement à Doha pour des examens médicaux.

Un peu plus tôt, les autorités talibanes ont en effet annoncé la libération d’un citoyen américain, une semaine après avoir relâché un couple de Britanniques. « L’Emirat islamique d’Afghanistan a libéré un citoyen américain nommé Amir Amiri », a annoncé sur X, le ministère des affaires étrangères afghan, indiquant que le détenu avait été remis à Adam Boehler, l’envoyé spécial du président américain Donald Trump pour les otages. M. Boehler s’était rendu à Kaboul au début du mois afin de négocier un échange de prisonniers.

Cette décision doit montrer que les autorités talibanes « n’utilisent pas les questions relatives aux citoyens à des fins politiques et que des solutions peuvent être trouvées par la voie diplomatique », a assuré le ministère afghan.

Le Qatar, médiateur dans les négociations

Les autorités talibanes ont remercié le Qatar, assurant qu’il avait joué un rôle de médiateur dans les négociations, comme précédemment pour libérer un couple de Britanniques. Le 20 septembre, Peter Reynolds, 80 ans, et sa femme, Barbie, 76 ans, avaient ainsi pu l’Afghanistan après presque huit mois de détention.

Les époux avaient acquis la nationalité afghane, et les autorités talibanes ne cessaient de répéter qu’elles les jugeaient au titre de citoyens, sans jamais toutefois annoncer les charges retenues contre eux.

Doha est l’interlocuteur privilégié entre les talibans revenus au pouvoir en Afghanistan en 2021 et la communauté internationale qui ne les reconnaît pas, à l’exception de Moscou. C’est aussi via Doha que d’autres étrangers ont récemment quitté des cellules afghanes où ils étaient retenus. Parmi eux, la Sino-Américaine Faye Hall, arrêtée le 1er février dans la province de Bamiyan, à l’ouest de Kaboul, en compagnie de Peter et Barbie Reynolds, ses amis, et libérée fin mars.

En janvier, deux Américains avaient été libérés en échange d’un combattant afghan, Khan Mohammed, condamné pour narcoterrorisme aux Etats-Unis. Un autre Américain, l’ingénieur aéronautique George Glezmann, avait été relâché après plus de deux ans de détention lors d’une visite de M. Boehler en Afghanistan en mars. Au moins un autre citoyen américain, Mahmood Habibi, est encore détenu en Afghanistan.

Des dizaines de ressortissants étrangers arrêtés depuis 2021

Les États-Unis offrent une récompense de 5 millions de dollars pour toute information permettant de le retrouver, alors que les autorités talibanes nient toute implication dans sa disparition, en 2022.

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Mi-septembre, Donald Trump avait menacé l’Afghanistan de représailles non spécifiées, quelques jours après avoir évoqué l’idée que les Etats-Unis reprennent le contrôle de l’ex-base américaine de Bagram, quittée en 2021, peu avant le retour au pouvoir des talibans. Mais tout accord de restitution est « impossible », lui avaient répondu les autorités talibanes. Des dizaines de ressortissants étrangers ont été arrêtés depuis le retour au pouvoir des talibans, en août 2021.

Les talibans recherchent activement la reconnaissance et les investissements internationaux, leur pays ayant été dévasté par quatre décennies de guerre, en particulier par l’invasion soviétique de 1979 à 1989. Mais les restrictions imposées aux femmes et aux filles, exclues de l’éducation et de la vie publique, constituent des points de friction majeurs pour les Occidentaux. La plupart des pays déconseillent aujourd’hui de se rendre en Afghanistan.

Le Monde avec AFP

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