
En apparence, l’affaire paraît entendue et définitivement réglée. Le 11 septembre, le Tribunal suprême fédéral, plus haute instance juridique brésilienne, a condamné l’ancien président Jair Bolsonaro à une peine aussi lourde qu’exemplaire : vingt-sept ans et trois mois de prison pour tentative de coup d’Etat. Un jugement historique, qui met fin à la culture de l’impunité pour les putschistes et parachève l’édification de cette fragile république fédérative, née des cendres d’une interminable dictature militaire (1964-1985). A 70 ans, le dirigeant d’extrême droite devrait, selon ce scénario judiciaire, finir ses jours derrière les barreaux.
Le Brésil donne ici une belle leçon de démocratie. A l’Amérique latine, où plusieurs pays, tels le Venezuela ou le Salvador, sont engagés dans une inquiétante dérive autoritaire. Mais aussi aux Etats-Unis, incapables de condamner Donald Trump pour ses attaques contre la démocratie. Le message porte également en France, où Marine Le Pen, frappée de cinq ans d’inéligibilité, comparaîtra en appel début 2026 pour détournement de fonds publics. « La voie de l’impunité, en apparence la plus simple, engendre des traumatismes durables et érode la démocratie », a prévenu le juge Alexandre de Moraes, rapporteur de l’affaire Bolsonaro, le 9 septembre, à Brasilia.
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