L’épidémie est silencieuse et passe largement sous le radar médiatique, mais les chiffres sont vertigineux. Dans un article de synthèse publié mercredi 8 janvier par le New England Journal of Medicine, 25 chercheurs spécialistes de santé environnementale alertent sur la hausse continue des maladies non transmissibles touchant les enfants, et causées par l’exposition à bas bruit aux substances chimiques de synthèse présentes dans l’environnement, les objets du quotidien et la chaîne alimentaire. Les auteurs, issus de 17 institutions scientifiques européennes et américaines, appellent à une refonte réglementaire d’urgence, aux Etats-Unis et en Europe, afin d’écarter les substances dont les effets délétères n’ont pas été rigoureusement testés.

« Au cours du demi-siècle écoulé, les taux des maladies non transmissibles se sont envolés chez les enfants. L’incidence des cancers pédiatrique a augmenté de 35 %. La fréquence des anomalies congénitales de l’appareil génital masculin a doublé, écrivent-ils. Les troubles du neurodéveloppement [retard du développement intellectuel, dyspraxie, dysgraphie, troubles de l’attention, hyperactivité, etc.] touchent aujourd’hui un enfant sur six et un trouble du spectre autistique est diagnostiqué chez un enfant sur trente-six. La prévalence de l’asthme pédiatrique a triplé. Celle de l’obésité a presque quadruplé et a entraîné une forte augmentation du diabète de type 2 chez les enfants et les adolescents. »

Frappants, ces chiffres concernent les enfants américains, mais les chercheurs indiquent que ces maladies sont également à la hausse en Europe. A l’échelle de l’Union européenne, les auteurs indiquent, par exemple, que les cancers pédiatriques augmentent de 0,5 % à 1 % par an depuis les années 1970, ou encore que la prévalence de l’autisme est passée de 0,2 % des enfants de 5 à 18 ans en 1990 à environ 1,4 %. Comme aux Etats-Unis, l’asthme a triplé au cours des cinquante dernières années en Europe et touche un peu moins d’un enfant sur dix. Aux Etats-Unis comme en Europe, la fertilité masculine s’effondre au même rythme, la densité de spermatozoïdes ayant perdu environ 60 % en cinq décennies.

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