Les massifs de grès qui s’érigent de part et d’autre de la vallée plongent la vieille ville d’Al-Ula (Arabie saoudite) dans une lumière ocre envoûtante. Elle s’infiltre par les moucharabiehs, à travers les interstices qui fendillent, ici et là, ce tissu compact de ruelles étroites, bordées de petites habitations en terre… Alors que les équipes d’Archaïos, société française de recherche scientifique dans le domaine de l’archéologie, sont encore à pied d’œuvre dans le quartier ottoman de la ville (XVIIe-XIXe siècle), une trentaine de maisons ont déjà été réhabilitées dans sa partie la plus ancienne (Xe-XIIe siècle) et transformées en hôtels de luxe.

D’ici à deux ans, une monographie en six volumes retracera l’histoire de ce complexe unique, se félicitait Jessica Giraud, présidente et fondatrice d’Archaïos, en novembre 2024. « Une ville entière, 900 maisons, c’est une mine d’or pour des archéologues ! » Qui plus est lorsqu’elle se trouve sur un site à ce point fascinant, dont le monde ignorait l’existence jusqu’à ce que le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed Ben Salman, dit « MBS », décide de le placer au cœur du récit national.

Sculptés il y a plus de deux mille ans dans de grands monolithes rocheux, les tombeaux nabatéens de Hegra, situés en plein désert, à quelques kilomètres au nord de la vieille ville, composent, avec les plateaux de grès et de basalte qui structurent cette zone du nord-ouest du pays, un décor hallucinant, à mi-chemin entre Monument Valley et les pyramides de Louxor.

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