Le site qu’il a créé est accusé d’avoir servi à la commission de nombreux crimes sexuels, notamment dans l’affaire des viols de Mazan. L’Italien Isaac Steidl, fondateur et gérant de Coco.fr, a été mis en examen à Paris, a rapporté jeudi 9 janvier le parquet.

Six mois après la fermeture judiciaire de cette plateforme, M. Steidl a été mis en cause par un juge d’instruction de la juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (Junalco). M. Steidl a également été placé sous contrôle judiciaire, avec obligation de payer une caution de 100 000 euros et interdiction de quitter le territoire national, précise le parquet de Paris, ministère public à la Junalco.

Dans le détail, cette source fait savoir que M. Steidl a été mis en examen pour complicité de trafic de stupéfiants, de détention et diffusion d’images pédopornographiques, de corruption de mineur par le biais d’Internet, mais aussi pour les infractions de proxénétisme aggravé, association de malfaiteurs, blanchiment aggravé, et encore pour l’administration d’une plateforme en ligne pour permettre une transaction illicite en bande organisée.

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« 23 000 faits ont été dénoncés »

Les faits courent de 2018 à 2024. Plusieurs de ces infractions font encourir à M. Steidl jusqu’à dix ans d’emprisonnement, et le trafic de stupéfiants ou sa complicité, jusqu’à 7,5 millions d’euros d’amende. Isaac Steidl avait été entendu en juin en Bulgarie, et des comptes bancaires avaient « été gelés en Hongrie, [en] Lituanie, [en] Allemagne [et aux] Pays-Bas. Plus de cinq millions d’euros ont été saisis », avait annoncé à l’époque la procureure de Paris, Laure Beccuau.

Des enquêteurs de l’Office national anti-fraude (ONAF) et de l’UNCyber ainsi qu’un magistrat du parquet de Paris avaient assisté à son audition en tant qu’observateurs. Trois de ses proches, soupçonnés d’avoir « exercé un rôle actif dans l’administration de la plateforme ou [d’avoir] tiré profit des infractions », avaient aussi été entendus en France et laissés libres à l’issue de leur interrogatoire.

Puis fin juillet 2024, deux modérateurs du site avaient été interpellés à Oignies (Pas-de-Calais) et Limoges, avait indiqué une source policière à l’AFP. L’enquête préliminaire avait débuté en décembre 2023 avec, selon le parquet de Paris, « centralisation des procédures de 71 parquets, au préjudice de plus de 480 victimes ».

« Au total, plus de 23 000 faits ont été dénoncés comme ayant été commis par l’intermédiaire de Coco.fr », avait fait savoir Mme Beccuau. Pour entrer sur le site, qui se présentait comme un « site de [t]chat sans inscription », il suffisait de renseigner son genre, son âge, son code postal et de créer un pseudo, sans aucun contrôle. Immatriculé sur l’île anglo-normande de Guernesey, il se présentait sous un visuel des années 1980 qui rappelait le Minitel.

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Le Monde avec AFP

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