Tariq Ramadan à Genève (Suisse), le 27 mai 2024.

Le Tribunal fédéral, autorité judiciaire suprême de la Confédération suisse, a rejeté le recours de l’islamologue Tariq Ramadan contre sa « condamnation pour viol et contrainte sexuelle prononcée par la cour de justice genevoise », selon une décision publiée jeudi 28 août.

Dans la nuit du 28 au 29 octobre 2008, Tariq Ramadan et une femme s’étaient rencontrés dans un hôtel de Genève. En 2024, la cour de justice genevoise était « arrivée à la conclusion qu’il s’était alors rendu coupable de viol », le condamnant à trois ans de prison dont un an ferme, rappelle le Tribunal fédéral. Il avait été acquitté en première instance en 2023 par la justice genevoise.

Tariq Ramadan va faire appel de sa première condamnation pour viol en Suisse devant la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), ont fait savoir ses avocats dans la foulée. « La défense prend acte de la décision du Tribunal fédéral et la conteste. (…) Le dernier mot appartiendra désormais à la Cour européenne des droits de l’homme », ont-ils expliqué dans un communiqué.

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Le verdict fondé « sur plusieurs témoignages, certificats »

Pour les avocats de la plaignante, Véronique Fontana, François Zimeray et Robert Assaël, la décision du Tribunal fédéral marque « la fin d’une longue épreuve et d’un long combat judiciaire pour [leur] cliente comme pour [eux] ». « Elle a mené ce combat dans la discrétion et sans haine, avec une dignité exceptionnelle », ont-ils affirmé dans un message envoyé à l’Agence France-Presse.

Le Tribunal fédéral souligne que la cour de justice genevoise « a fondé son verdict sur plusieurs témoignages, certificats, notes médicales et avis d’experts privés qui concordaient selon elle avec les faits dénoncés par la victime ». La plaignante, qui se fait appeler « Brigitte » pour se protéger de menaces, avait porté plainte dix ans après les faits, encouragée par les plaintes déposées par des femmes en France en 2017 contre l’islamologue.

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Le Monde avec AFP

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