Audrey Strauss, procureure fédéral par intérim du district sud de New York, pointe du doigt Ghislaine Maxwell, à New York, le 2 juillet 2020.

Ghislaine Maxwell, ex-compagne et complice de Jeffrey Epstein, a vu son recours contre sa condamnation à 20 ans de prison pour exploitation sexuelle rejetée, lundi 6 octobre, par la Cour suprême des Etats-Unis, dans une décision non motivée.

Elle devra donc purger intégralement cette peine, prononcée en 2022, à moins d’une éventuelle grâce présidentielle ou d’un allègement de peine. Le ministère de la justice s’est d’abord sèchement opposé à ce recours en juillet. L’avocat de Ghislaine Maxwell, âgée de 63 ans, avait alors reproché au ministère de la justice de « faire diversion par une recension sordide et hors sujet des agissements de Jeffrey Epstein ».

« Cette affaire porte sur ce que le gouvernement a promis, pas sur ce qu’a fait Epstein », avait-il souligné. Il arguait d’un accord conclu en 2007 entre le parquet fédéral de Floride et Jeffrey Epstein aux termes duquel seul ce dernier serait poursuivi, estimant que cet accord aurait dû empêcher le parquet fédéral de New York d’inculper ensuite et de faire condamner sa cliente.

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Le ministère de la justice a cependant récemment changé de ton à l’égard de Ghislaine Maxwell. Le numéro deux du ministère, Todd Blanche, ancien avocat personnel de Donald Trump, est allé fin juillet jusqu’à se rendre à Tallahassee, capitale de la Floride, où elle purge sa peine, pour l’interroger pendant une journée et demie. Peu après, elle a été transférée dans une prison au régime de sécurité moins strict au Texas, provoquant l’indignation des victimes et de leurs proches.

Donald Trump « ne sait rien »

La mort de Jeffrey Epstein, retrouvé pendu dans sa cellule à New York le 10 août 2019 avant son procès pour crimes sexuels, a alimenté d’innombrables théories du complot selon lesquelles il aurait été assassiné pour étouffer un scandale éclaboussant des personnalités de premier plan.

Donald Trump, qui pendant des mois a promis à sa base des révélations fracassantes sur ce dossier, subit un retour de flamme, y compris dans son propre camp, depuis que son gouvernement a annoncé en juillet n’avoir découvert aucun élément nouveau qui justifierait la publication de documents supplémentaires.

Le directeur de la police fédérale (FBI), Kash Patel, a justifié cette décision en septembre, affirmant devant une commission parlementaire qu’« aucune information crédible » dans le dossier ne permettait de conclure que Jeffrey Epstein avait livré ses victimes à d’autres personnes que lui-même. Interrogé lundi sur la possibilité d’accorder une grâce présidentielle à Ghislaine Maxwell, Donald Trump a dit « ne rien savoir » sur le sujet, ajoutant qu’il devrait en parler au ministère de la justice.

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Le Monde avec AFP

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