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Après des années de procédure, la cour d’appel de Toulouse a confirmé, jeudi 26 septembre, le renvoi devant une cour d’assises de Cédric Jubillar, accusé d’avoir tué sa compagne Delphine en décembre 2020 et d’avoir fait disparaître son corps.

« La cour d’appel vient de rendre sa décision : Cédric Jubillar est renvoyé devant la cour d’assises pour y répondre du crime d’homicide volontaire sur son épouse », a déclaré Alexandre Martin, l’un de ses avocats, quelques minutes après avoir pris connaissance de l’arrêt de la chambre de l’instruction de la cour d’appel.

Delphine Jubillar, infirmière et mère de deux enfants, avait disparu à Cagnac-les-Mines, près d’Albi, dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020 en plein couvre-feu lié à la pandémie de Covid-19. Cette disparition avait suscité un grand émoi en France, quelques jours avant les fêtes de Noël et quelques semaines après la condamnation de Jonathann Daval pour le meurtre de son épouse en Haute-Saône, qu’il avait longtemps nié en endossant le rôle du mari éploré.

Cédric Jubillar avait été mis en examen et placé en détention le 18 juin 2021 pour meurtre. Dans cette affaire où il n’y a ni corps, ni aveux, ni témoin, ni scène de crime, ni preuve irréfutable, les enquêteurs ont la conviction que Cédric Jubillar a tué son épouse, alors qu’elle venait de lui annoncer son intention de divorcer.

Procès devant la cour d’assises du Tarn

« Il nous tarde, ça fait trois ans et demi que cet homme est incarcéré, que la cour refuse au mépris de la présomption d’innocence de relâcher cet homme », a affirmé Me Martin. L’avocat, qui défend le peintre-plaquiste de 37 ans en compagnie d’Emmanuelle Franck et Jean-Baptiste Alary, a qualifié l’arrêt de la cour de « catalogue d’éléments avancés par l’accusation, [qui] n’est absolument pas une démonstration de la genèse d’un crime ».

Me Franck s’est toutefois félicitée d’une « petite victoire » puisque la cour d’appel a supprimé de son arrêt une phrase figurant dans l’ordonnance de mise en accusation rédigée par les juges d’instruction qualifiant clairement le Tarnais de coupable. « La cour a considéré que c’était à tort que les magistrats avaient écrit cette phrase-là », a dit l’avocate toulousaine. « On est au stade des charges, la justice ne le déclare pas coupable, contrairement aux juges d’instruction, et considère qu’il y a suffisamment d’éléments pour qu’il en soit débattu devant une cour d’assises », a-t-elle souligné.

Après une instruction à rallonge, l’accusé, qui a toujours nié le crime, sera jugé pour homicide volontaire devant la cour d’assises du Tarn, vraisemblablement dans le courant de l’année 2025 selon une source judiciaire. Le renvoi aux assises, une première fois décidé en novembre 2023, avait été retardé par un supplément d’information lié à de nouveaux éléments, mais les investigations complémentaires n’avaient rien changé à l’ordonnance de mise en accusation.

Lire aussi | Affaire Delphine Jubillar : la cour d’appel de Toulouse ordonne un supplément d’information

« Instruction interminable »

« Mes clientes sont très satisfaites de cette décision, qui était tout de même attendue. Enfin, cette instruction interminable a pris fin. Et on va pouvoir s’expliquer contradictoirement, loyalement et publiquement sur cette affaire et pour savoir si [Cédric] Jubillar est coupable », a déclaré à l’Agence France-Presse Philippe Pressecq, avocat de plusieurs parties civiles. Pour Malika Chmani, avocate des enfants du couple, présents au domicile familial le soir de la disparition de leur mère, ce renvoi est également « une bonne chose » : « C’est important qu’il y ait un procès, que Cédric Jubillar réponde à des questions, qu’il lève le voile sur beaucoup de choses. »

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La défense ne devrait pas se pourvoir en cassation mais assure persévérer dans sa quête d’une remise en liberté avant le procès, alors qu’une dizaine de demandes ont été rejetées durant l’instruction. « La difficulté, c’est de lui trouver un logement », a souligné Alexandre Martin.

Lire notre récit : Article réservé à nos abonnés La mystérieuse disparition de Delphine Jubillar : pas de corps, pas de scène de crime, pas d’indice probant

Le Monde avec AFP

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