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Aucune enquête pénale ne peut être ouverte pour établir des responsabilités dans les multiples accusations d’agressions sexuelles visant depuis l’été 2024 l’abbé Pierre, mort en 2007, les faits étant prescrits, a annoncé mardi 4 février le parquet de Paris.

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L’Eglise catholique avait demandé à la mi-janvier à la justice d’étudier la possibilité d’une enquête sur l’affaire abbé Pierre, avec un signalement « pour non-dénonciation de viols et agressions sexuelles sur personnes vulnérables et mineurs ». Par courrier, le 24 janvier, « le parquet de Paris a fait savoir que l’action publique était éteinte par le décès du mis en cause en 2007 en ce qui le concernait personnellement, et prescrite en ce qui aurait éventuellement pu concerner des non-dénonciations de faits », a-t-il précisé.

« Une enquête judiciaire a pour objectif de rechercher si des faits pénalement répréhensibles peuvent et doivent être jugés. S’il arrive que le parquet ouvre des enquêtes sur la dénonciation de faits manifestement prescrits au préjudice de mineurs, comme y a par ailleurs incité une circulaire ministérielle, c’est afin de rechercher si d’autres mineurs auraient par la suite été victimes de faits similaires », développe le ministère public.

« Si ces faits plus récents s’avèrent non prescrits, le parquet peut alors engager des poursuites contre le mis en cause pour l’ensemble des faits. Ce n’est évidemment pas le cas lorsque celui-ci est décédé », ajoute-t-il.

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Visé par 33 accusations de violences sexuelles

L’enquête pour non-dénonciation d’infractions, un délit distinct, « a pour objectif de s’assurer que, tant que la victime est dans l’incapacité d’agir par elle-même, les personnes ayant connaissance des faits empêchent qu’ils se reproduisent, et permettent qu’ils soient jugés », selon la même source. Cela étant, « l’analyse des trois rapports d’Egaé n’a pas permis de révéler la situation de victimes pour lesquelles la commission d’une éventuelle non-dénonciation serait encore susceptible de poursuites », a-t-on précisé.

La conférence des évêques de France (CEF) a dit « regretter » la décision du parquet de Paris de ne pas ouvrir d’enquête pénale. La CEF « bien que la comprenant, regrette la décision du parquet », a-t-elle déclaré. « Elle exprime sa proximité aux personnes victimes et redit sa détermination à agir pour que toute la vérité possible soit faite sur les actes commis par l’Abbé Pierre. »

Longtemps figure iconique de la défense des démunis, l’abbé Pierre, de son vrai nom Henri Grouès, était visé à la fin de janvier par 33 accusations de violences sexuelles. Ces agressions sexuelles et viols ont été révélés dans trois rapports différents publiés depuis juillet 2024 par le cabinet Egaé, mandaté par le mouvement Emmaüs et la Fondation Abbé Pierre pour faire la lumière sur les agissements du prêtre.

Les faits dénoncés remontent à une période allant des années 1950 aux années 2000.

La Fondation Abbé Pierre, que le prêtre avait créée avec des proches en 1987, a officiellement changé de nom le 25 janvier pour devenir la Fondation pour le logement des défavorisés.

Le Monde avec AFP

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