En 2019, les velléités de Donald Trump d’annexer le Groenland avaient été interprétées comme une extravagance de plus. Son retour à la présidence des Etats-Unis invite cette fois à prendre la menace au sérieux. Les déclarations se multiplient sans toutefois savoir de quelle façon la première puissance mondiale compte s’emparer de cet espace de 2,1 millions de km², soit près de quatre fois la France, peuplé de 57 000 habitants.

« Le Groenland est un endroit merveilleux, nous en avons besoin pour la sécurité internationale, je suis sûr que le Danemark va se faire à l’idée », a affirmé Donald Trump dans la foulée de son investiture. Traduire : le territoire regorge de matières premières, jouit d’une situation géographique stratégique et les Etats-Unis ont les moyens de tordre le bras à sa puissance tutélaire, un petit royaume qui pourra difficilement s’opposer à l’évidence.

La première ministre danoise, Mette Frederiksen, n’a pas eu l’air convaincue. Elle a reçu il y a quelques jours un appel acrimonieux de Donald Trump qualifié d’« horrible » par des hauts responsables européens, alors qu’elle lui expliquait que le territoire n’était pas à vendre. Ce dernier n’a pas exclu de recourir à la force pour parvenir à ses fins contre un allié indéfectible, membre de l’OTAN.

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Pour satisfaire le « besoin » de s’octroyer le Groenland, Donald Trump se conduit comme un ours polaire dans un magasin de porcelaine. Tout a débuté début janvier avec une excursion de son fils, Donald Trump Jr., à Nuuk, la capitale. Après avoir distribué quelques casquettes à l’effigie MAGA (« Make America Great Again »), il a fait servir un repas chaud à une poignée de pauvres hères recrutés pour faire la claque en regardant une vidéo dans laquelle son père leur expliquait que l’Amérique prendrait soin d’eux. La virée s’est terminée par une photo souvenir devant une statue de Hans Egede, le fondateur danois de la ville qui évangélisa la contrée au XVIIIe siècle.

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