Des soldats allemands participent à Quadriga 2025, des exercices militaires menés par la Bundeswehr et ses alliés en mer Baltique, au large des côtes de Kiel (Allemagne), le 4 septembre 2025.

L’armée ou la santé ? La défense ou l’Etat-providence ? A travers l’Europe, alors que la guerre en Ukraine continue de faire rage et que le soutien militaire des Etats-Unis est très incertain, de nombreux gouvernements se heurtent à ce choix budgétaire cornélien.

D’un côté, ils ont promis, fin juin, lors du sommet de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN), une hausse historique de leurs budgets militaires, pour atteindre 3,5 % de leur produit intérieur brut (PIB) – et même 5 % en incluant toutes les dépenses de sécurité –, contre 2 % aujourd’hui. De l’autre, ils enregistrent déjà de lourds déficits, tandis que le vieillissement de la population et les besoins pour la transition environnementale nécessitent des enveloppes sans cesse plus élevées.

L’exemple le plus évident de cette tension vient d’Allemagne. Le chancelier chrétien-démocrate (CDU), Friedrich Merz, a lancé un plan de dépenses historique, ouvrant grand les vannes budgétaires après des décennies de sous-investissement. Au total, près de 1 000 milliards d’euros pourraient être débloqués sur une décennie, moitié pour la défense, moitié pour les infrastructures. Mais le social ? « L’Etat-providence que nous avons aujourd’hui ne peut plus être financé avec ce que nous produisons économiquement », a affirmé M. Merz, fin août. Il compte notamment s’en prendre au Bürgergeld (« allocation citoyenne »), le revenu minimum pour les demandeurs d’emploi, même si aucune décision ferme n’a encore été prise – une commission travaille à la réforme du système social et doit rendre ses travaux à la fin de l’année.

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