Ils accompagnent spirituellement les athlètes qui le souhaitent. Des aumôniers de différentes confessions vont alterner leur présence au village olympique situé au nord de la capitale, à cheval entre Saint-Denis, Saint-Ouen et l’île Saint-Denis.

Si la charte des Jeux olympiques (JO) proscrit toute « démonstration de propagande religieuse », la présence d’aumôniers est bien autorisée par le Comité international olympique (CIO). Il leur est interdit de faire du prosélytisme mais ils peuvent se tenir à disposition des athlètes et de leur encadrement.

Pour ces JO 2024, il y aura ainsi 160 aumôniers pour les Jeux olympiques et 120 pour les Jeux paralympiques, certains intervenant lors des deux événements et proposant leurs services aux quelque 25 000 résidents attendus au village olympique. Ces derniers pourront les retrouver dans la grande tente du « Multifaith Center », le centre interconfessionnel, dont l’emplacement est indiqué par la signalisation du village olympique et dans le livret d’accueil remis aux athlètes.

8 000 requêtes

« Beaucoup de ces aumôniers, notamment les référents de chaque culte, sont des religieux ou des clercs. Mais chaque culte a fait appel aussi à des croyants engagés et motivés, hommes et femmes, ayant bénéficié d’une formation spécifique », précise Jeanne Le Comte du Colombier, leur coordinatrice. Tous sont français, bénévoles – même si ceux qui vivent hors de l’Ile-de-France sont défrayés par le comité d’organisation des JO afin de se loger – et parlent au moins l’anglais.

Les aumôniers référents ont été désignés par le ministère de l’intérieur, qui les a sélectionnés parmi une liste d’aumôniers avec qui il a déjà travaillé (en prison, à l’armée ou à la gendarmerie, voire à l’hôpital…) : ils auront la charge de coordonner et d’assurer le roulement des équipes.

Entrée de l’espace multiconfessionnel du village olympique le 23 juillet 2024 à Saint-Denis.

Lors des Jeux olympiques de Londres en 2012, quelque 8 000 requêtes de participants avaient été faites auprès des aumôniers. « Les athlètes ont une vie millimétrée pour atteindre des performances mais en même temps une vie pleine de déséquilibres car ils vivent dans une bulle. Certains voudront sans doute se confesser, d’autres qu’on prie avec eux, d’autres encore parler de tout autre chose. Nous sommes prêts à les écouter », assure Jason Nioka, fraîchement ordonné prêtre dans le diocèse de Meaux (Seine-et-Marne) et référent pour le culte catholique – le contingent le plus nombreux avec 40 aumôniers, dont 20 laïcs. « Si les athlètes sont en détresse, poursuit le clerc, nous essaierons de les ramener dans le réel, dans des choses plus existentielles pour leur permettre de relativiser. Après tout, les JO ne sont pas une finalité en soi. »

Il vous reste 66.82% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Share.
Exit mobile version