Des manifestants anti-migrants, sous un drapeau espagnol orné du sacré-cœur de Jésus et arborant de nombreuses références fascistes, à Torre-Pacheco (Espagne), le 15 juillet 2025.

Il est minuit passé, dans la nuit du mardi 15 au mercredi 16 juillet, lorsque le maire de la ville de Torre-Pacheco, dans la région de Murcie, à la pointe sud-est de l’Espagne, arrive à l’entrée du quartier de San Antonio. Une quinzaine de fourgons policiers sont alignés en rond d’oignons afin d’empêcher l’accès à ce quartier à majorité marocaine, pauvre et délabré, théâtre d’affrontements racistes depuis le vendredi 11 juillet. Quelques voisins forment de petits groupes, anxieux, dans une attente tendue, sous une chaleur étouffante que même la nuit ne parvient pas à adoucir.

« Le bilan semble positif, résume Pedro Angel Roca, du Parti populaire (PP, droite), visiblement soulagé, après un bref échange avec le responsable de la garde civile chargé du dispositif de maintien de l’ordre. Je remercie les gens qui ne sont pas venus… », ajoute-t-il. Une référence aux dizaines de gros bras aux tatouages gothiques qui s’étaient rassemblés plus tôt devant la mairie, prêts à en découdre.

Après quatre nuits d’embrasement à Torre-Pacheco, treize interpellations, trois placements en détention provisoire et plus d’une centaine d’identifications, le calme s’est finalement imposé dans cette commune agricole de 40 000 habitants, dont un tiers d’immigrés. Le déploiement de près de 120 gardes civils, afin de verrouiller la ville, a découragé les ultras, qui, ces derniers jours, avaient fait des descentes dans le quartier, armés de battes et de casques de moto.

Il vous reste 79.95% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Share.
Exit mobile version