
« Trop de notes… » On connaît le reproche adressé en candide par l’empereur autrichien Joseph II à Mozart, en 1782, après la découverte de l’opéra L’Enlèvement au sérail. Six ans plus tard, le monarque aurait pu formuler un regret du même ordre après la création viennoise de Don Giovanni. « Pas assez de silences… »
La production de l’Arcal présentée à l’Athénée Théâtre Louis-Jouvet, à Paris, jusqu’au mardi 21 octobre, tend à exacerber cette propension de l’œuvre à enchaîner les expressions sans laisser de répit aux spectateurs. Toutefois, s’il adopte des tempos souvent élevés, le directeur musical Julien Chauvin ne rabote pas les pauses. Il va même jusqu’à les sculpter, dès l’ouverture, avec un joli sens du geste, qui préfigure la projection dramatique de la suite.
Les cordes suspendent leur appel à l’action mais les cuivres prolongent chaque tutti orchestral comme une traînée de poudre. Il ne nous reste plus qu’à suivre pendant trois heures (entracte compris) les tours et détours d’un spectacle explosif dont Julien Chauvin constitue le grand artificier. La tâche est aisée puisque l’orchestre est dispersé sur le plateau et que son chef est assis en son centre, face à deux partitions. L’une correspond à la partie de premier violon qu’il assure, l’autre au conducteur orchestral dont il ne se servira qu’en fin d’actes pour diriger à la main des passages qui mobilisent quasi tous les solistes.
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