« Urchins » (2024), de CHOI + SHINE Architects, à la Biennale des arts et de l’océan de Nice, en 2025.

La première conférence organisée par l’Organisation des Nations unies sur la nécessité de protéger les océans a eu lieu à New York en 2017. La troisième, dernière en date, vient de s’achever à Nice, le 13 juin. Pourtant, on sait depuis près de soixante-quinze ans que la triste habitude qu’ont les humains à souiller les mers qui les entourent − et les font vivre − peut conduire à la catastrophe. C’est ce qu’avait révélé, en 1951, The Sea Around Us, publié en français en 1958 chez Stock sous le titre La Mer autour de nous, livre pionnier de Rachel Carson (1907-1964). La biologiste marine est également autrice de Silent Spring (1962) − traduction française, Printemps silencieux, publié chez Stock en 1963 −, qui, pour la première fois, mettait en relation l’augmentation des cas de cancer et l’utilisation massive des pesticides − on lui doit l’interdiction du DDT −, ce qui lui valut d’être qualifiée de « mère de l’écologie ». C’est le thème de la sixième Biennale d’art contemporain de Nice, organisée par Jean-Jacques Aillagon et Hélène Genin.

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De ce point de vue, artistes et organisateurs n’ont pas ménagé leurs efforts : onze manifestations différentes réparties un peu partout en ville ont été reliées à l’événement. L’originalité, pour une biennale, c’est qu’elles ne sont pas circonscrites à l’art contemporain mais racontent aussi la relation particulière que la cité entretient depuis des millénaires avec la mer : sait-on que la baie des Anges doit son nom à un curieux poisson, mi-raie, mi-requin, qui autrefois y pullulait, l’ange de mer (Squatina squatina), aujourd’hui décimé, notamment par la pêche au chalut et désormais classé parmi les 100 espèces les plus menacées du monde ? On en trouvera un exemplaire naturalisé (tout petit) – si on le laisse grandir, l’animal peut dépasser 2 mètres −, exposé à la Villa Masséna, dans l’exposition « Nice, du rivage à la mer ».

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