« Une bulle d’air, un espace qui nous aide à aller de l’avant » : c’est ainsi que Karlyne (le prénom a été modifié à sa demande) évoque la Maison de la résilience (centre psychothérapique et CHRU de Nancy), une structure de prise en charge pluridisciplinaire et intensive des patients ayant des troubles de stress post-traumatique (TSPT), à la suite de violences sexuelles. Derrière elle, les couloirs colorés de cet hôpital de jour, ouvert en novembre 2024, ne rappellent en rien l’ancien service d’ORL, resté inoccupé pendant vingt ans. Ici, aucun soignant en blouse blanche. L’atmosphère se veut chaleureuse, bonbons et mouchoirs sur chaque bureau.

Pendant des années, personne ne s’est jamais douté de rien. A l’école, Karlyne était une enfant calme, souriante. A la maison, elle affichait le même masque, avec toutefois des angoisses. Aujourd’hui âgée de 28 ans, la jeune femme évoque avec pudeur ce passé enfoui : elle a subi des viols incestueux durant l’enfance et au moment du collège. « Je ne sais pas quand ça s’est arrêté », murmure-t-elle. Les sanglots l’étranglent. Il lui faudra plusieurs années avant de révéler l’indicible secret. Depuis, elle a porté plainte. L’affaire est en cours. Le parcours judiciaire se révèle être complexe et violent.

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