Le bidonville du quartier de Cavani Sud, après le passage du cyclone Chido, à Mamoudzou, le 2 janvier 2025.

C’est un chantier jugé « primordial », parmi tous ceux qui ont été entamés pour la reconstruction de Mayotte, ravagée par le cyclone Chido le 14 décembre 2024 : recenser le nombre d’habitants du territoire afin de calibrer les lourds investissements à venir. Une mission classique pour l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) qui se présente toutefois comme un défi majeur, en raison de polémiques récurrentes et de mises en cause de ses compétences.

Depuis plusieurs années, l’établissement public indépendant est accusé, et plus seulement par le personnel politique local, de sous-estimer la « population réelle » du territoire en ne comptant pas toute une partie des habitants sans papiers qui vivent dans les bidonvilles, regardés comme hostiles. Avec pour conséquence de fausser le niveau des financements publics octroyés aux collectivités locales.

Réclamée par l’ancien premier ministre (décembre 2024-septembre 2025) François Bayrou, l’organisation d’un nouveau recensement va entrer, après plusieurs mois de préparation, dans sa phase finale. Près de 800 agents recenseurs vont sillonner, du 27 novembre au 10 janvier 2026, le 101ᵉ département de France. « Une sorte d’opération commando avec des moyens exceptionnels, décrit Bertrand Kauffmann, inspecteur général à l’Insee et chef du projet de recensement 2025 de Mayotte. Il sera exhaustif et total. Il va toucher toute la population et partout. Et dans un temps limité. »

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