Les reliques sacrées des rois sakalava du Menabe sont conservées dans cette maison appelée « zomba » à Belo-sur-Tsiribihina (Madagascar).

Avec la fin de la saison des pluies, la Tsiribihina a retrouvé un étiage plus favorable à la navigation et Belo (Madagascar), ville sans attrait posée en contre-haut du fleuve tourmenté, est sortie de son isolement. Pirogues et barques à moteur acheminent nonchalamment voyageurs et commerçants.

Sur le coup de midi, les touristes débarqués du bac avec leur 4 x 4 font une brève halte dans un de ces restaurants ouverts à leur intention dans la rue principale soudain prise d’agitation. Avant de filer pour des heures de pistes éprouvantes vers les Tsingy de Bemaraha, cette forêt de calcaire ciselée par l’érosion, de l’ouest de Madagascar. Dans leur hâte, c’est à peine s’ils remarquent la présence en retrait de la chaussée, sur une place ombragée, d’une case blanche coiffée d’un toit à double pente orné d’une paire de cornes de zébus, symbole de la royauté.

Protégé par un enclos de rondins d’acajou, l’édifice appelé zomba abrite pourtant, avec ses reliques royales, trois siècles d’une illustre histoire : celle du royaume sakalava du Menabe dont le destin s’acheva de manière tragique en août 1897 par le massacre d’Ambiky au cours duquel le roi Toera, qui avait accepté de déposer les armes, fut tué puis décapité par les troupes coloniales françaises. Le nombre de victimes tombées dans l’embuscade tendue par le commandant Gérard au dernier souverain du Menabe indépendant varie de quelques centaines à 5 000 personnes, selon les sources.

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