Un homme de 27 ans, suivi psychiatriquement de longue date, a été condamné, mercredi 30 juillet, à un an de prison ferme par le tribunal correctionnel de Lyon pour avoir brûlé un Coran en juin devant une mosquée de Villeurbanne (Rhône).

Dans la nuit du 1er au 2 juin, peu avant la première prière du matin, le jeune homme avait pris un Coran destiné aux fidèles de la mosquée Errahma, à Villeurbanne, avant de l’incendier à l’extérieur de l’édifice.

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Un témoin avait éteint les flammes et signalé les faits le lendemain aux responsables des lieux, qui avaient porté plainte. L’incendiaire avait été arrêté rapidement grâce à l’exploitation des images de vidéosurveillance.

Jugé pour « dégradation commise en raison de la race, l’ethnie, la nation ou la religion », le prévenu s’est défendu « d’être un islamophobe », se disant « victime de sa maladie », une schizophrénie paranoïde qu’il traite depuis ses 18 ans. Il est même sous curatelle renforcée depuis deux ans. « Je comprends que mon geste a été très grave », a-t-il expliqué. « Pour moi, c’était juste un livre, ce n’était pas contre les musulmans eux-mêmes », a-t-il assuré.

Déjà condamné

Il faut « apporter une réponse à une société qui se sent blessée » après la « transgression » du prévenu, dont le « discernement n’était qu’altéré » au moment des faits, a estimé la procureure Hannah Tellier, soulignant un « risque de réitération majeur ». Elle avait réclamé quinze mois de prison ferme.

« Vous avez déjà été condamné à trois reprises par un tribunal pour des faits de menaces, de violences à raison de l’orientation sexuelle ou identité de genre et de vol », lui a rappelé le président du tribunal, relevant ses propos « un petit peu ubuesques de xénophobie », une fois, devant un juge d’application des peines. La peine est assortie d’une interdiction de deux ans de paraître à Villeurbanne.

L’incendie du Coran avait été dénoncé comme un acte « islamophobe » par plusieurs responsables religieux, ainsi que par des élus locaux, notamment lors d’une manifestation de soutien. « C’est une peine satisfaisante pour nous. Nous avons eu le sentiment d’avoir été pleinement entendus », a réagi devant la presse Me Sefen Guez Guez, l’avocat de l’association Errahma et du Conseil des mosquées du Rhône.

Le Monde avec AFP

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