Le siège de l’Unesco, à Paris, en juillet 2025.

Lundi 6 octobre, à 18 heures, l’Unesco joue son avenir à huis clos. Les 58 membres du conseil exécutif de l’agence onusienne chargée de l’éducation, de la culture et des sciences voteront à bulletin secret, au siège parisien de l’organisation, pour désigner le prochain directeur général qui succédera à Audrey Azoulay. La Mexicaine Gabriela Ramos ayant jeté l’éponge fin août, deux candidats africains, Khaled El-Enany, 54 ans, ancien ministre du tourisme et des antiquités d’Egypte de 2016 à 2022, donné archifavori, et le Congolais Firmin Edouard Matoko, 69 ans, sous-directeur jusqu’en mars pour la priorité Afrique et les relations extérieures de l’Unesco, se disputent les rênes d’une institution qui a connu des jours meilleurs.

Deux aspirants seulement, contre huit lors des élections de 2017 : un chiffre révélateur de la crise que traverse l’organisation onusienne, fragilisée par les assauts répétés contre le multilatéralisme. En juillet, les Etats-Unis ont annoncé leur retrait pour 2026 – pour la troisième fois depuis l’existence de l’Unesco –, fustigeant un biais anti-Israël et une vision mondialiste contraire au dogme trumpiste « America first ». Une déflagration : premier contributeur de l’Unesco, Washington prive l’organisation de 75 millions de dollars (66 millions d’euros), soit 8 % de son budget annuel de 900 millions. S’ajoute à cela le coup de sang du Nicaragua, qui, en mai, a claqué la porte après l’attribution par l’Unesco du Prix mondial de la liberté de la presse au quotidien La Prensa, salué pour son courage à continuer à informer sur l’état du pays depuis son exil au Costa Rica.

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