
Début de saison haut en couleur pour l’Opéra royal de Versailles qui propose jusqu’au 18 octobre une Cendrillon de Rossini en version française, dont la mise en scène a été étrennée à l’Opéra royal de Wallonie-Liège (Belgique) en 2014. Ecrit en moins de trois semaines et créé en 1817 au Teatro Valle de Rome, un an après le succès du Barbier de Séville, La Cenerentola (littéralement « petite cendre ») ne sera traduit en français qu’en 1868 par Louis-Ernest Crevel de Charlemagne, avec l’approbation du compositeur, qui meurt la même année.
Pour des raisons de restrictions budgétaires (déjà), Rossini et son librettiste, Jacopo Ferretti, ont sérieusement édulcoré le merveilleux du conte de Charles Perrault et des frères Grimm. C’est ainsi qu’un sage philosophe a remplacé fée, citrouille carrosse, rats cochers et pantoufle de vair. Aux ravages de l’orgueil, de la puissance et autre vanité cupide s’opposeront vérité, amour, générosité et bonté, lesquels triompheront pour le plus grand bien de la morale.
Ont-ils voulu remettre un peu de magie dans cette farce cruelle et réaliste ? Venus du monde circassien, Cécile Roussat et Julien Lubek (mise en scène, chorégraphie, costumes, lumières et décors) ont opté pour un comique potache, inspiré de la commedia dell’arte, dans un tourbillonnant fracas visuel de couleurs, mouvements et gags, juchant leur Cendrillon sur une tournette, dans de criards décors de carton-pâte.
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