
Ouverture de la saison à l’ombre – et à la lumière – de Tchaïkovski avec Iolanta, que présente l’Opéra national de Bordeaux du 12 au 18 novembre. Pour mettre en scène le dernier chef-d’œuvre lyrique du compositeur russe, tiré de La Fille du roi René, d’Henrik Hertz, d’après un conte d’Andersen, le directeur du Grand Théâtre, Emmanuel Hondré, a fait appel à Stéphane Braunschweig. Lequel a confiné dans une scénographie dépouillée la fille aveugle du souverain de Provence, prisonnière d’une cécité qu’elle ignore, et que guériront l’amour inconditionnel d’un chevalier et la science d’un mage médecin.
Un espace parallélépipédique aseptisé, un petit lit blanc virginal et deux parterres de roses artificielles rouges et blanches délimitent l’hortus conclusus (« jardin enclos ») où vit la jeune Iolanta sous la protection exacerbée d’un père prêt à tuer quiconque lui révélerait son handicap. Mais la jeune femme en robe blanche, que tourmente le spleen d’un désir inassouvi, attend sans le savoir la lumière et l’amour.
Partout, la couleur verte domine, qui symbolise à la fois l’oppressant paradis dans lequel vit Iolanta, mais aussi la couleur médiévale liée aux êtres fantastiques qu’incarne le Maure guérisseur. C’est ainsi que servantes et nourrice arborent la « verte cotte » d’un mois de mai, tenues inspirées d’une « Scène de fauconnerie et de travaux agricoles » contenue dans le manuscrit des Très Riches Heures du duc de Berry.
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