Le président du groupe Socialiste, Boris Vallaud, et le député Socialiste, Olivier Faure, attendent en marge de l’hémicycle lors l’élection des vice-présidents de l’Assemblée nationale en ouverture de la session ordinaire à l’Assemblée nationale, à Paris, le 1 octobre 2025.

L’après-midi a de nouveau tourné au désavantage de la gauche. Le socle commun a repris jeudi 2 octobre toutes les présidences des commissions permanentes de l’Assemblée, avec les voix du Rassemblement national, exception faite de celle des finances dévolue à l’opposition et qui reste occupée par l’Insoumis Eric Coquerel.

Le LR Alexandre Portier a été élu à la tête de la commission des affaires culturelles, reprise à la socialiste Fatiha Keloua-Hachi, et le macroniste Stéphane Travert à la tête de la commission des affaires économiques en lieu et place d’Aurélie Trouvé (LFI).

Ces votes font suite au renouvellement du bureau de l’Assemblée, où le RN a fait son retour en obtenant deux vice-présidents et deux secrétaires, avec le soutien du socle commun. Conséquence de cet accord au bureau, le groupe de Marine Le Pen a décidé cette année de ne présenter aucun candidat dans aucune des commissions, et de voter pour ceux du socle commun.

Le RN considère que l’esprit du règlement veut que les présidences de commissions (hors finances), aillent à des soutiens du gouvernement en place. Il réclamait également des vice-présidences dans les commissions, qu’il a obtenues, avec des voix du socle. Les élections ont donc été réglées en un temps record.

Seul membre de l’opposition restant président, Eric Coquerel va entamer un nouveau mandat à la tête de la commission des finances. Outre la gestion des débats de la commission, notamment sur le projet de budget de l’Etat, le président de la « ComFi » dispose de pouvoirs spéciaux d’enquête.

Le poste stratégique de rapporteur général du bugdet a été obtenu par Philippe Juvin (LR), qui le reprend au député Liot Charles de Courson. Celui de rapporteur du budget de la Sécu est resté propriété de Thibault Bazin (LR). Florent Boudié (Renaissance, Lois), Frédéric Valletoux (Horizons, affaires sociales), Bruno Fuchs (MoDem, affaires étrangères), Sandrine Le Feur (Renaissance, développement durable), Jean-Michel Jacques (Renaissance, défense) conservent quant à eux leurs présidences de commission.

Les députés de gauche ont immédiatement dénoncé le soutien du RN au socle commun. « La macronie agonisante fait la courte échelle aux fascistes, pendant que le RN sacrifie le peuple pour quelques postes », a réagi le coordinateur de LFI Manuel Bompard sur X. « La déchéance est immense. On ne négocie pas avec l’extrême droite », a abondé le socialiste Arthur Delaporte.

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Le socle commun obtient neuf représentants au nouveau Bureau

Dans la matinée, la gauche a déjà perdu sa majorité au stratégique Bureau de l’Assemblée, le Rassemblement national (RN) faisant de son côté son retour dans cette instance exécutive grâce au socle commun.

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Après l’élection mercredi des six vice-présidents et des trois questeurs (chargées de la bonne santé financière de l’Assemblée), les députés ont voté jeudi matin pour les douze secrétaires du Bureau, achevant ainsi de renouveler ses membres. Celui-ci décide notamment des sanctions les plus sévères contre les députés, ou de la recevabilité de certains textes.

La gauche avait profité l’an dernier d’une démobilisation d’une partie du socle commun pour décrocher une majorité, au cours de votes confus organisés au cœur de la nuit. Mais cette année, la présidente de l’Assemblée Yaël Braun-Pivet (Renaissance) souhaitait une répartition proportionnelle correspondant au poids des groupes.

Le règlement prévoit une telle répartition, avec un système de points, si tous les groupes en sont d’accord. A défaut, des votes sont organisés. La gauche s’est opposée au système de points, refusant l’entrée du RN dans les instances de l’Assemblée au nom du front républicain, mais le RN et le socle commun se sont accordés pour imposer par leurs votes cette répartition.

Au total, le RN et ses alliés ciottistes obtiennent cinq représentants au sein du bureau. Le socle commun (Renaissance, Horizons, MoDem et Les Républicains) totalise neuf représentants, en comptant la présidente. La gauche (La France insoumise, Parti socialiste, Écologistes, et communistes) en a, elle, sept. Le groupe centriste indépendant Liot obtient également un secrétaire.

« Je voudrais remercier chacun d’entre vous pour sa participation à ces élections qui se sont déroulées de façon apaisée et en bon ordre », a déclaré Yaël Braun-Pivet après avoir annoncé les résultats. Le nouveau Bureau, qui comprend 12 femmes et 10 hommes, se réunira pour la première fois mercredi.

Décryptage | Assemblée nationale : quels sont les postes-clés et comment sont-ils attribués ?

Le Monde avec AFP

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