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Disons-le d’emblée : les députés de La France insoumise (LFI) à l’Assemblée nationale ne sont toujours pas là pour s’excuser d’y être. L’objectif majeur des « insoumis », désormais soixante-douze (trois de moins que dans la précédente législature), reste d’être perçus comme les premiers opposants au gouvernement de Michel Barnier, qualifié de « sans légitimité démocratique ou populaire » par Mathilde Panot, la députée du Val-de-Marne et présidente du groupe LFI au Palais-Bourbon. Mais, plus encore que vers le gouvernement, c’est toujours vers le macronisme et Emmanuel Macron que se dirige l’essentiel de leurs attaques.

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Pour les « insoumis », le pouvoir n’est pas revenu à l’Assemblée nationale, mais reste bien dans les mains du président de la République. « [Emmanuel] Macron ne peut pas se permettre un échec de Barnier, car il a lui-même inventé la règle de la non-censure a priori en le nommant, assure Manuel Bompard (Bouches-du-Rhône), le coordinateur national de LFI. C’est donc sur Macron qu’il faut faire monter la pression. »

En conséquence, les « insoumis » concentrent leur énergie sur leur procédure de destitution du président de la République. L’initiative, lancée cet été, n’a aucune chance d’aboutir, vu les conditions à réunir. Et elle n’est pas là pour rassurer ceux qui, chez leurs partenaires du Nouveau Front populaire (NFP), redoutent, au moins sur la forme, l’attitude des troupes de Jean-Luc Mélenchon dans l’Hémicycle.

« On entre dans une autre période »

« Ce n’est pas une opposition stérile, c’est une opposition qui fait vivre l’idée qu’on peut faire les choses différemment. Que la direction du pays repose sur des choix politiques. Nos programmes ne sont tout simplement pas compatibles », estime Mathilde Panot.

On croit pourtant déceler, en cette prérentrée parlementaire, dans le discours des cadres « insoumis », la possibilité d’une légère inflexion stratégique. « Je n’ai aucun regret sur ce qu’on a fait, mais on entre dans une autre période », assure la présidente du groupe LFI. Laquelle ? « Il y a la phase destituante, où tous les corps de la société se désagrègent. Et il y a une phase constituante, pour faire émerger un ordre alternatif », décrit Manuel Bompard.

Et d’expliquer que, chemin faisant, la seconde phase doit prendre peu à peu le dessus sur la première. « On s’est fait voler l’élection, c’est nous qui aurions dû être appelés à former le gouvernement. Ça change les choses en termes de légitimité dans l’Hémicycle : on doit montrer ce qu’on ferait à leur place, en n’étant pas seulement dans l’opposition mais en essayant de construire des majorités sur certains objets », détaille Mathilde Panot. La députée du Val-de-Marne parle aussi de ponts avec les groupes de gauche au Sénat pour construire une vraie navette parlementaire, afin que des victoires symboliques sans lendemain puissent se transformer en adoption définitive de textes.

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