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Il n’y a pas qu’entre l’Elysée et Matignon que les cartes sont rebattues depuis la dissolution. A l’Assemblée nationale aussi les lignes bougent et l’impulsion pourrait même venir de son plus haut niveau. Alors que la session ordinaire s’ouvre mardi 1er octobre et que le premier ministre, Michel Barnier, est attendu au tournant sur sa déclaration de politique générale, la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet (Renaissance), prépare le terrain à l’émancipation de son institution.

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Convié à la conférence des présidents de l’Assemblée, Michel Barnier a pu mesurer, mardi 24 septembre, les velléités du Palais-Bourbon à peser sur l’ordre du jour parlementaire. Un texte transpartisan sur la fin de vie pourrait finalement être examiné par les députés, si les réticences du nouveau locataire de Matignon se confirmaient. Un texte sur la proportionnelle pourrait lui aussi voir le jour, si Michel Barnier ne se saisissait pas de l’enjeu. « Elle a une très bonne lecture des institutions. Le cœur du pouvoir aujourd’hui est à l’Assemblée », soutient Guillaume Gouffier Valente, député Renaissance du Val-de-Marne.

Le quatrième personnage de l’Etat tente de repositionner l’Assemblée à l’heure où les deux têtes de l’exécutif traversent une forte crise de légitimité. « J’interviendrai auprès de l’exécutif à chaque fois que ce sera nécessaire pour que le Parlement soit respecté », appuie Mme Braun-Pivet auprès du Monde, alors que le gouvernement peine à respecter le calendrier de la procédure budgétaire. Début septembre, sa demande d’une session extraordinaire auprès d’Emmanuel Macron est restée lettre morte, Michel Barnier préférant s’octroyer du temps.

« Candidate par défaut »

Dans un Hémicycle sans majorité, éclaté entre onze groupes souvent antagonistes, son défi reste de taille. « Tout le monde disait il y a deux ans que ça ne tiendrait pas, mais ça a tenu. Aujourd’hui, ce sont des circonstances qui peuvent apparaître pires que sous la précédente mandature, mais elles sont aussi pleines d’opportunités », soutient son entourage, qui veut croire en « une Assemblée capable de légiférer par elle-même ».

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En partie affranchie de ses anciennes fidélités depuis la dissolution ratée d’Emmanuel Macron, et depuis sa réélection, sur le fil, à la présidence de l’Assemblée, Yaël Braun-Pivet estime pouvoir rester à équidistance de l’Elysée, de Matignon et de l’ex-majorité présidentielle, qui l’a considérée, en juillet, comme « la candidate par défaut » au perchoir. Même son tandem avec le président du Sénat, Gérard Larcher (Les Républicains, LR), relève moins de l’évidence, lui dont la majorité de droite et du centre soutient désormais le gouvernement Barnier. « J’ai dit au premier ministre que je ferai tout pour que cela marche, en lui rappelant que nous ne sommes pas de la même famille politique. La présidente de l’Assemblée veillera au bon fonctionnement des institutions, la femme politique députée des Yvelines que je suis défendra ses convictions », affirme Yaël Braun-Pivet.

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