La cour d’assises de Guadeloupe, à Basse-Terre, a condamné jeudi 25 septembre au soir le chef de gang Kathron Fortune, dit « Cuchi », à la réclusion criminelle à perpétuité pour l’assassinat de deux hommes, en 2005 et 2006. Déjà condamné à la perpétuité pour d’autres homicides aux Pays-Bas, où il purge sa peine, Kathron Fortune a été transféré en Guadeloupe pour ce procès.

Il a été reconnu coupable jeudi du meurtre de Jomo Maynard et Gilbert Hyman, originaires de Saint-Martin, considérés comme ses « lieutenants » au sein d’un gang qu’il dirigeait.

La mère de Jomo Maynard avait vu celui-ci quitter son domicile, le 21 novembre 2005, dans la voiture de « Cuchi ». Selon des témoignages, son corps aurait été découpé, mis dans des sacs plastiques et enterré ou jeté à la mer. Le même sort a été réservé, selon les enquêteurs, à Gilbert Hyman, le 15 mars 2006.

Peu de témoins sur les 17 cités – deux sont morts au cours de la procédure – se sont présentés à la barre depuis lundi. Plusieurs ont fait part de leur « peur » de représailles, décrite dès le début du procès.

Une autre condamnation en 2007

La condamnation est assortie d’une période de sûreté de vingt-deux ans. La cour a suivi les réquisitions de l’avocate générale, Elodie Rouchouse, allant dans le sens des avocats des parties civiles. Kathron Fortune avait déjà été condamné à vingt et un ans de prison pour meurtre à Sint-Maarten (partie néerlandaise de Saint-Martin), en 2007. Il s’était évadé en 2016, puis a été arrêté l’année suivante à Saint-Kitts-et-Nevis, micro-Etat des Caraïbes. Remis aux autorités néerlandaises, il a été condamné à la perpétuité par la justice de ce pays pour le meurtre de deux hommes commis pendant sa cavale.

Incarcéré dans une prison de haute sécurité néerlandaise, il a été transféré début septembre en Guadeloupe, après un précédent refus d’extradition lié à son profil. Kathron Fortune sera également jugé en Guadeloupe du 29 septembre au 1er octobre pour un autre meurtre commis en 2006. L’accusé de 47 ans restera en Guadeloupe « au moins deux semaines après la fin du procès », selon une source judiciaire à l’Agence France-Presse, afin de respecter les délais d’éventuels recours, avant un retour aux Pays-Bas pour y purger sa peine de prison à vie.

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Le Monde avec AFP

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