La COP29 s’est achevée dans la nuit du 23 au 24 novembre au terme de négociations tendues sur le niveau de financement des économies développées vers les pays en voie de développement pour soutenir la décarbonation de leur économie et leur adaptation aux impacts du changement climatique. S’il est traditionnel pour une COP de se focaliser sur un thème spécifique, l’enjeu du financement, en particulier de son montant, a cristallisé l’attention de façon quasi mélodramatique au détriment des autres points à l’ordre du jour, en particulier la mise en œuvre des décisions prises en 2023 à la COP28 sur l’atténuation, l’adaptation et la transition juste.

Les négociations ont pâti des tensions géopolitiques actuelles liées aux antagonismes croissants entre grands blocs et à l’intensification des conflits qui creusent le fossé entre les pays dits « du Nord » et ceux dits « du Sud ». Le résultat des élections américaines était au centre de l’attention, quelques jours après la confirmation du retour à la Maison Blanche d’un président climato-sceptique qui a promis de sortir de l’accord de Paris sur le climat et, fait nouveau, de la Convention-cadre des Nations unies sur le climat, avec un possible effet d’entraînement sur d’autres pays.

Les élections aux Etats-Unis n’étaient cependant que la partie visible de l’iceberg, la COP venant clore une année électorale exceptionnelle où la moitié de la population mondiale en âge de voter a été appelée aux urnes avec des reconfigurations de pouvoir non négligeables. Dans les pays de l’OCDE, notamment au niveau de l’Union européenne, l’alternance politique a amené au pouvoir des décideurs moins favorables à la transition verte, plus centrés sur les questions de sécurité, de compétitivité et d’autonomie stratégique. Dans les pays émergents, les élections ont souvent confirmé les leaders en place, mais fragilisé les majorités parlementaires (notamment en Inde ou en Afrique du Sud) et renforcé les demandes fortes pour des politiques qui favorisent en priorité le développement.

Leadership renouvelé

A Bakou, alors que les discussions piétinaient et pâtissaient d’une présidence faible et d’un manque de leadership des pays engagés (malgré les efforts notables du Royaume-Uni et du Brésil, et les appels à l’action des pays vulnérables, notamment des petites îles), un signal fort était attendu en provenance du sommet du G20, qui se tenait de manière concomitante à Rio, pour débloquer les discussions autour de la cible finance.

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