Gabriel Basso (Jake Baerington) dans le film « A House of Dynamite », de Kathryn Bigelow.

Critique

Et si la guerre froide n’avait jamais pris fin ? Et si cette fin n’était jamais que le fantasme d’un Occident s’étant cru ainsi sorti de l’histoire ? C’est en tout cas sur de telles prémices que s’ouvre le dernier long-métrage de Kathryn Bigelow (Point Break, 1991 ; Démineurs, 2009), cinéaste d’action dure à cuire qui opère depuis plus de quarante ans avec une certaine indépendance au cœur même du système hollywoodien.

A House of Dynamite restaure bel et bien un imaginaire révolu, ce cinéma de « guerre froide », avec ses situations de crise, ses alertes à la bombe et ses salles de contrôle. Sous-genre dont Point Limite (1964), de Sidney Lumet, avait donné le modèle chimiquement pur, et auquel la réalisatrice s’était essayée avec K-19, le piège des profondeurs (2002). Après les sujets d’actualité brûlants de Zero Dark Thirty (2012) puis Detroit (2017), Kathryn Bigelow semble ici se replier sur le terrain balisé de la série B. Mais une série B dont la fausse modestie cache en sous-main un véritable objet conceptuel.

A House of Dynamite présente ainsi une structure en trois temps, qui retraverse la même crise selon trois points de vue. Soit un missile nucléaire de provenance inconnue repéré dans l’espace aérien, qui menace de détruire la ville de Chicago (Illinois) sous une vingtaine de minutes. Trois personnages au sein du personnel de défense, en remontant les échelons (Rebecca Ferguson, Gabriel Basso, Idris Elba), vont tenter, d’une part, de comprendre la situation, d’autre part, surtout d’y répondre, face à un danger chaque seconde plus pressant.

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