Une Palestinienne porte le corps d’un enfant devant l’hôpital Shifa de Gaza, le 29 août 2025.

Durant le mois d’hostilités que j’ai vécu dans la bande de Gaza, du 19 décembre 2024 au 19 janvier 2025, au moins 1 407 Palestiniens ont été tués et 3 753 blessés par l’armée israélienne. Il s’agit d’un bilan minimal, obtenu sur la base de l’enregistrement des dépouilles dans les rares hôpitaux publics encore en activité dans la bande de Gaza. Un tel enregistrement donne lieu à la délivrance d’un certificat de décès, avec validation de l’ensemble de ces statistiques par le ministère de la santé de l’Autorité palestinienne, à Ramallah. Ce ne sont donc pas des « chiffres du Hamas », mais des données considérées comme fiables par les Nations unies et les organisations humanitaires.

Au cours de mon séjour, moins d’une centaine de malades gravement atteints ont pu bénéficier d’une évacuation médicale, alors qu’une douzaine de milliers le nécessitaient selon l’Organisation mondiale de la santé. Les décès par défaut d’évacuation et par manque de soins ne sont pas pris en compte dans le bilan officiel des victimes, pas plus que les morts du fait des épidémies, de la faim, de la soif et des multiples plaies qui accablent une population plongée dans des conditions infrahumaines. L’émotion internationale qu’avait suscitée, à la toute fin de 2024, la mort de huit nourrissons par hypothermie, était vite retombée.

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