Craignant pour sa sécurité, ce journaliste palestinien a requis l’anonymat. Depuis Gaza, où « accéder à l’eau, trouver de la nourriture sont des missions impossibles », il est « les yeux et les oreilles » de plusieurs médias français – qui, comme leurs confrères du monde entier, sont interdits d’accès au territoire assiégé. « Bien que je continue à faire mon travail, ce qui me permet de conserver décence et dignité, ma vie est désespérante, explique le reporter au Monde dans un message vocal déposé sur la messagerie WhatsApp. Mais mon devoir est de prêter ma voix à ceux qui sont sans voix. De continuer à être un journaliste objectif, indépendant, et de porter un message de paix. » Il ne le dit pas trop fort, mais il est épuisé. Il rêve d’être emmené, avec sa famille, « loin de ce conflit insupportable ». Il estime avoir le droit à une vie qui ressemble à une vie, et non à une fuite éperdue devant la mort.

« Au rythme où les journalistes sont tués à Gaza, il n’y aura bientôt plus personne pour vous informer », rappelle le message de l’ONG Reporters sans frontières (RSF) et du mouvement citoyen mondial Avaaz, que devaient reprendre 180 médias de 50 pays, lundi 1er septembre, certains ayant choisi d’arborer des unes ou des bannières noires, d’autres de diffuser une déclaration commune pour protester contre « le meurtre de journalistes à Gaza ».
En parallèle, les sociétés des journalistes de 43 rédactions françaises, dont la Société des rédacteurs du Monde, se sont jointes à la mobilisation de RSF et demandent l’ouverture de l’enclave palestinienne aux journalistes internationaux.
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