Le chant des grillons faiblit à mesure que le soleil glisse vers l’horizon, quand la voix d’Elena Casali enflamme le théâtre romain de Fiesole, sur les collines de Florence, en Italie. « Votre avenir se dessinera dans ce décor grandiose, déclame l’étudiante italienne à l’Institut universitaire européen (IUE) au moment d’accueillir les nouvelles recrues, assises sur les vénérables pierres, en ce début septembre. Autour de moi, beaucoup ne manquent jamais une occasion de me rappeler que j’aurais mieux fait de choisir le commerce ou l’ingénierie, a priori plus sûrs pour trouver un emploi. Mais vous découvrirez qu’étudier ici – que ce soient les sciences politiques, le droit, l’histoire ou l’économie – vous donnera la liberté de penser au-delà des frontières. »

La Bolognaise de 23 ans commence, pour sa part, sa deuxième année de master à l’Ecole de gouvernance transnationale (EGT) de l’IUE, fondée en 2017 à l’initiative de la Commission européenne. L’école a pour siège florentin le Palazzo Buontalenti, du nom de l’architecte qui l’imagina au XVIe siècle, à la demande de François Ier de Médicis – on attribue aussi à Bernardo Buontalenti l’invention du gelato, la crème glacée italienne.

L’idée, à l’époque, est d’y former la prochaine génération de dirigeants mondiaux, sur le modèle de la John F. Kennedy School of Government, l’école d’administration publique de l’université américaine Harvard. « C’était un an après le Brexit et après la première élection [du président des Etats-Unis Donald] Trump, donc l’esprit était aussi de nourrir un récit différent de ce que ces événements charriaient : populisme, fermeture des frontières, xénophobie, protectionnisme, etc. Nous essayons de prôner exactement le contraire », insiste Fabrizio Tassinari, le directeur exécutif de l’école, dont le prédécesseur n’est autre qu’Alexander Stubb, l’actuel président de la Finlande.

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