Entre Amina, sa sœur Tara, et Saba (les personnes interrogées n’ont pas souhaité donner leur nom), la complicité est évidente. Assises dans la cuisine de l’appartement d’Amena, dans le nord de Dubaï, les trois Iraniennes discutent à bâtons rompus. Des connaissances communes qu’elles se sont découvertes au pays, et de la guerre surtout, qui a bouleversé leur vie et celle de leurs proches. Pendant douze jours, dont une bonne partie passée sans nouvelles de leur famille, du fait de la coupure des communications en Iran, elles ont suivi avec angoisse sur les réseaux sociaux les nouvelles des bombardements israéliens.

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Amena, une bijoutière de 40 ans, est installée aux Emirats arabes unis depuis six ans, avec ses quatre enfants. Lorsqu’elle a compris, après le début de la guerre, le vendredi 13 juin, que de nombreux Iraniens, voyageurs et hommes d’affaires en transit, étaient coincés à Dubaï, elle a mis une annonce sur les réseaux sociaux, se proposant d’accueillir des femmes chez elle. Saba l’a contactée dès le dimanche. Son week-end farniente et fiesta venait de se transformer en une longue et anxieuse attente. Son vol retour pour Chiraz avait été annulé du fait de la fermeture de l’espace aérien. Les ferries ralliant le port de Bandar Lengueh, dans le sud de l’Iran, étaient déjà pris d’assaut, complets pour un bon moment.

Avec seulement quelques économies en poche, et plus aucun moyen de recevoir un transfert d’argent d’Iran, l’éducatrice dans un jardin d’enfants, âgée de 35 ans, devait trouver un refuge. Cette baroudeuse, et photographe amatrice, s’est trouvé une nouvelle famille auprès d’Amena et de Tara, sa cadette, âgée de 37 ans. « Dubaï est tellement chère. Les autorités iraniennes s’occupent en priorité des personnes âgées et des malades. Heureusement que des Iraniens vivant aux Emirats, comme Amena, se sont mobilisés pour nous accueillir, nous payer les transports, les médicaments », dit Saba.

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