Dans la célèbre station des Grisons, en Suisse, le thermomètre ne sert pas à savoir s’il convient de mettre une paire de chaussettes en plus – il fait glacial – mais à percevoir l’état du monde. Chacun vous dira qu’il va mal, mais les dirigeants d’entreprise n’ont pas le luxe d’être pessimistes. C’est l’un des enseignements du vaste sondage publié, lundi 20 janvier, par le cabinet PwC, à l’occasion de l’ouverture du 55e Forum économique mondial (WEF, pour World Economic Forum).
PwC a interrogé 4 701 dirigeants d’entreprise dans 109 pays et territoires entre le 1er octobre et le 8 novembre 2024 : 58 % d’entre eux se disent très confiants quant à l’évolution de l’économie mondiale, contre 38 % à la même époque en 2023. Une amélioration qui est liée, en partie, à l’élection de Donald Trump, dont les politiques cataloguées probusiness sont considérées comme bénéfiques par une partie du monde des affaires, notamment aux Etats-Unis.
Les Français se montrent plus prudents. Ils sont 52 % à penser que les douze prochains mois seront plus roses sur le plan de la conjoncture ; ils étaient 30 % précédemment : ce qui traduit une capacité de résistance remarquable compte tenu du pessimisme ambiant à Paris, depuis la dissolution de l’Assemblée en juin 2024. « La France reste la 6e destination d’investissements pour les dirigeants étrangers, mais si la situation politique ne se stabilise pas, il y a un risque de décrochage », prévient Patrice Morot, président de PwC France et Maghreb.
« Davos est un lieu d’anticipation »
La météo des affaires est une chose, mais bien sûr le plus important pour les chefs d’entreprise, ce sont les décisions qu’ils vont prendre. Voit-on mieux l’avenir à 1 500 mètres ? « Davos est un lieu d’anticipation », pointe Etienne Grass, directeur exécutif de Capgemini Invent France. C’est là où l’on perçoit les tendances, du retour de bâton contre la finance ESG (Environnement, social, gouvernance) au recul de la Chine. « Au retour de Davos en 2024, l’hypothèse d’une victoire de Trump était prise très sérieusement », se remémore Gilles Moëc, responsable de la recherche économique d’Axa Investment Manager.
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