Près de 500 militaires américains de la garde nationale ont été déployés, jeudi 9 octobre, dans la région de Chicago (Illinois) pour appuyer la police de l’immigration (ICE) chargée des arrestations ordonnées par Donald Trump. Une mobilisation bloquée le même jour par une juge fédérale après que les autorités locales ont demandé à la justice de se prononcer sur la légalité de cette « occupation fédérale ».
« Je n’ai trouvé aucune preuve crédible qu’il existait un danger de rébellion dans l’Etat d’Illinois », a déclaré la juge April Perry, citée par les médias, en lisant les motivations de sa décision. Qualifiant les allégations des responsables du ministère de la sécurité intérieure de « non fiables », elle a estimé que le déploiement de militaires à Chicago « ne ferait que jeter de l’huile sur le feu que la défense [le gouvernement] a elle-même allumé », selon les mêmes sources.
« Donald Trump n’est pas un roi et son administration n’est pas au-dessus de la loi », a réagi le gouverneur de l’Illinois, J. B. Pritzker, sur X. « La garde nationale n’a rien à faire dans les rues d’une ville américaine comme Chicago », a-t-il ajouté.
Une autre juge fédérale avait limité jeudi, pour deux semaines, les conditions d’usage de la force par les agents dépendant du ministère de la sécurité intérieure, notamment le recours au matériel antiémeute, lors des manifestations dans la région de Chicago.
Une décision qui cite expressément « les membres de la presse, les manifestants ou les fidèles religieux qui ne représentent pas une menace immédiate pour la sécurité des agents de maintien de l’ordre ou pour autrui ».
« Aucun humain n’est illégal »
Devant l’un de ces bâtiments en banlieue de Chicago, jeudi, une quinzaine de manifestants interpellaient bruyamment les agents de l’ICE et les quelques gardes nationaux présents. Ils les traitaient notamment de « nazis » et de « lâches », ont constaté des journalistes de l’Agence France-Presse (AFP). « Aucun humain n’est illégal », pouvait-on lire sur une pancarte.
L’Etat et la ville de Chicago se sont insurgés, de leur côté, contre une tentative de « créer une occupation militaire de l’Illinois par l’Etat fédéral », affirmant que cette démonstration de force ne faisait qu’attiser les tensions.
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« Ce tribunal peut et doit arrêter cette marche vers l’autoritarisme », ont-ils exhorté, rappelant que Donald Trump a appelé mercredi à jeter en prison le maire de Chicago, Brandon Johnson, ainsi que le gouverneur Pritzker. Le président américain les accuse de ne pas protéger les agents de la police de l’immigration face aux violences des manifestants, ce que les deux élus démocrates contestent.
« Capitale mondiale du meurtre »
C’est à la suite de manifestations de protestation devant des bâtiments de la police de l’immigration que Donald Trump a signé la semaine dernière un décret présidentiel pour l’envoi de centaines de gardes nationaux à Chicago afin de « protéger les agents et biens fédéraux ».
Se justifiant devant la justice, l’administration républicaine a déclaré que des locaux de la police de l’immigration « ont été la cible de violences réelles et de menaces de violence », nécessitant « l’aide » du ministère de la défense et a fait valoir que l’exécutif fédéral devait avoir le dernier mot.
Depuis des semaines, le président républicain cible la ville, qu’il qualifie de « trous à rats » ou encore de « capitale mondiale du meurtre ». Il avait annoncé son intention d’y déployer des militaires de la garde nationale comme il l’avait fait à Los Angeles (Californie), Washington, et Memphis (Tennessee), à chaque fois contre l’avis des autorités locales. Un déploiement similaire à Portland (Oregon), une autre ville dirigée par les démocrates, a été provisoirement bloqué par la justice.
Communiquant abondamment sur les expulsions d’immigrés, Donald Trump a érigé la lutte contre l’immigration clandestine en priorité absolue, évoquant une « invasion » des Etats-Unis par des « criminels venus de l’étranger ».