François Bayrou et le nouveau premier ministre, Sébastien Lecornu, à Matignon, à Paris, le 10 septembre 2025. 

A Bruxelles, depuis la percée du Rassemblement national (RN) aux élections européennes de juin 2024 et, dans la foulée, la dissolution ratée d’Emmanuel Macron, la situation politique française est jugée préoccupante. De ce point de vue, la nomination, le 9 septembre, d’un troisième premier ministre en un an – Sébastien Lecornu – n’est pas faite pour rassurer. « Je ne peux que vous faire part de mon inquiétude sur la situation politique en France et l’inquiétude dont nous font part nos collègues », admettait l’eurodéputée macroniste Valérie Hayer, ce même jour.

Certes, l’Hexagone n’est pas le seul Etat membre politiquement instable, où l’arrivée d’une extrême droite eurosceptique au pouvoir fait désormais partie des possibles. Mais la France, au sein de l’Union, joue un rôle à part, parce qu’elle en est un pays fondateur, parce qu’elle en est la deuxième économie, parce qu’elle y est la seule puissance nucléaire et le seul Etat membre à siéger au Conseil de sécurité de l’ONU.

Avec une guerre à ses frontières, le retour de Donald Trump à la Maison Blanche et une économie en plein décrochage par rapport aux Etats-Unis ou à la Chine, l’Union européenne (UE) a, plus que jamais, besoin qu’elle soit solide. « L’instabilité politique en France est un problème pour l’Europe. Quatre gouvernements en moins de deux ans, c’est trop », jugeait, le 9 septembre, l’eurodéputé issu du parti postfasciste Fratelli d’Italia Nicola Procaccini, un proche de la présidente du conseil italien, Giorgia Meloni.

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