
Il y a bien mille et une façons de faire percevoir le réel, sur scène comme ailleurs. Dans ce Festival d’Avignon 2025 qui s’achemine doucement vers sa fin (le 26 juillet), les propositions auront été nombreuses, de spectacles tentant de convoquer ce réel sur les plateaux. Avec plus ou moins de réussite : moins, quand la forme documentaire apparaît comme une facilité dispensant de toute vraie écriture. Plus, quand celle-ci s’enrichit d’une dimension sensible et trouve une alchimie singulière, comme c’est le cas avec Caroline Gillet et Aurélie Charon, deux femmes de radio suffisamment rompues à l’exercice journalistique pour mieux le déplacer et le dépasser.
La première, qui a longtemps travaillé avec la seconde, invite à une expérience particulière, en compagnie de la plasticienne et performeuse Kubra Khademi, qui a fui l’Afghanistan en 2015, et vit désormais en France. A savoir entrer dans l’intérieur des femmes afghanes, cet intérieur qui est devenu sous le régime des talibans leur seul horizon.
Dans une petite salle du Cloître Saint-Louis, le public est invité à se déchausser, et à s’asseoir sur deux banquettes de velours rouge qui se font face. Au milieu, de la vaisselle est disposée comme pour un repas, avec des pièces de céramique réalisées par Kubra Khademi, où l’on reconnaît ses images de femmes libres et nues, notamment ses amazones armées d’un arc, chevauchant d’étranges montures.
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