« Untitled » (2008), de Lee Ufan, et « L’etrusco » (1976), de Michelangelo Pistoletto, dans l’exposition « Conversation Piece, Michelangelo Pistoletto et Lee Ufan en dialogue », à Lee Ufan Arles (Bouches-du-Rhône), en juin 2025.

Les rapprocher n’avait rien d’évident ; d’ailleurs, les deux artistes ne s’étaient jamais rencontrés. Pourtant, le dialogue fonctionne, créant une myriade de reflets et de réflexions entre leurs œuvres. Michelangelo Pistoletto et Lee Ufan ont en commun d’être tous les deux nés dans les années 1930, dans des contextes très différents, d’être des artistes fondateurs d’un mouvement artistique dans les années 1960, l’arte povera pour le premier et le mono-ha pour le second, et d’être toujours très actifs, à 92 ans, pour l’Italien, et 89 ans, pour le Sud-Coréen. La rencontre s’est faite ce mois de juillet, dans l’écrin de l’ancien hôtel particulier arlésien que Lee Ufan a aménagé pour accueillir de façon permanente une traversée de son œuvre, et des expositions temporaires en résonance avec son travail.

Invité à investir le dernier étage de la bâtisse, Michelangelo Pistoletto présente une sélection de travaux récents et historiques, qui débute par quelques incursions dans les salles consacrées à l’hôte des lieux, en dialogue. Au rez-de-chaussée, en bas de l’escalier central, un orateur étrusque, sculpture en bronze à taille réelle, se tient debout face à un large miroir, qu’il touche avec son index en regardant son reflet. L’œuvre, qui date de 1976, convie de façon simple, mais spectaculaire, l’espace, la figure humaine, l’histoire et le temps présent dans la représentation. L’image fixe devient mobile par la présence du regardeur, et le miroir abolit la frontière entre art et vie.

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