La route communale qui serpente à travers la garrigue et annonce des risques de collision avec les sangliers mène à une bourgade de 1 700 habitants, semblant presque déserte dans la nuit noire. Pourtant, ce jeudi soir de décembre, le parking de la mairie de Sainte-Anastasie (Gard) est complet et une loupiote à l’extérieur de la salle municipale est allumée. À l’intérieur, une cinquantaine de personnes écoutent attentivement Laurent Emorine, un chercheur du CNRS à la retraite, parler de la pollution des eaux, notamment aux polluants éternels.
Depuis près de neuf mois, et la parution dans Le Monde et d’autres médias d’une enquête révélant que l’usine Solvay, située à Salindres, non loin d’Alès, rejette des quantités très importantes de TFA (acide trifluoroacétique) un polluant éternel (PFAS) aujourd’hui non réglementé, le sujet est sensible. Sainte-Anastasie se trouve à 40 kilomètres de cette usine, mais des analyses réalisées en juillet 2024 par l’association Générations futures et publiées par le média en ligne Reporterre ont révélé la présence de TFA à hauteur de 9 microgrammes par litre (9 µg/l) dans l’eau du robinet. Dans les villages voisins, les concentrations peuvent atteindre 19 µg/l.
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