Reconnu par ses pairs, dans le monde du jazz ou du classique, maître de plusieurs générations, le pianiste, compositeur et improvisateur Martial Solal est mort à l’âge de 97 ans. Né à Alger, le 23 août 1927, il s’est éteint pendant son transfert de Chatou (Yvelines), où il vivait en famille, à l’hôpital de Versailles, le 12 décembre, à 17 heures, comme l’a annoncé son fils, Eric Solal.
« Je n’écoutais jamais de disques. Je ne voulais ressembler à personne, même à ceux que j’admirais. Je me sentais isolé, mal-aimé, prétentieux, j’étais celui qui n’avait rien compris, celui qui ne jouait pas comme X ou Y, que je n’appréciais pas moins pour autant. J’avais des progrès à faire, c’est certain. J’estimais n’être qu’au début d’une longue route. Mais j’étais heureusement mon meilleur critique, conscient de mes faiblesses, mais confiant en ce que je comptais fermement devenir. » Cette fière déclaration ouvre Mon siècle de Jazz, autobiographie que Martial Solal venait de publier en août (Frémeaux & Associés, 160 pages, 20 euros). A raison de 50 pages par jour, il travaillait au volume 2. La fatigue des jours l’a emporté. Atteindre la perfection, tout au long d’une très longue vie, c’est tout un sport : « Le piano, ça se travaille physiquement, avec des exercices », disait-il.
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