Le changement de marque de France Bleu en « Ici » va-t-il avoir bien lieu comme prévu lundi 6 janvier à 5 heures du matin ? La direction de la Maison de la radio va devoir passer un dernier obstacle d’ordre juridique à un peu plus de trois semaines de la bascule dans le processus de rapprochement des radios locales France Bleu et des chaînes de télévision régionales de France 3 autour d’une marque commune d’information de proximité.
La présidente de Radio France, Sibyle Veil, et la directrice de France Bleu, Céline Pigalle, ont reçu, vendredi 13 décembre dans la matinée, une assignation en référé signée par l’avocat des comités sociaux et économiques (CSE) de Radio France et de France Bleu, Rudy Ouakrat, demandant d’obtenir une information-consultation sur ce projet « qui a et aura nécessairement des impacts organisationnels, éditoriaux, et sur les conditions de travail des salariés ». « Malgré les demandes répétées des élus, ni le CSE Central ni le comité d’établissement France Bleu n’ont été saisis de ce projet structurant, irréversible et particulièrement impactant », fait valoir le texte que Le Monde a pu consulter.
Les requérants demandent de suspendre le déploiement de la marque Ici tant que les deux CSE « n’auront pas été valablement informés et consultés sur ce projet ».
Grève en novembre
Au sein des deux entreprises de l’audiovisuel public, Radio France et France Télévisions, qui partagent aujourd’hui une application, un site Web et désormais 37 matinales communes, les inquiétudes des salariés craignant la fusion de France Bleu et France 3 ne se dissipent pas. Un mouvement de grève avait eu lieu en novembre à ce sujet à France Télévisions comme à Radio France. « Il faut décorréler le changement de marque, les questions de gouvernance ou encore celle des projets communs », défendait Mme Pigalle à la fin de novembre.
Estimant qu’il ne s’agit que d’un changement de marque, la direction de France Bleu a jusqu’ici refusé le principe d’une information-consultation demandé par les élus, renvoyant vers le CSE central, où seule une information sans consultation a été accordée. « Cela nous a privé de la possibilité de demander une expertise afin d’évaluer les conséquences sur les personnels », déplore un des élus des CSE.
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