L’accord sur des hausses de salaires moyennes de 2,2 % à la SNCF en 2025 a été validé après la signature de deux syndicats, a annoncé dans la soirée du vendredi 29 novembre la direction de l’entreprise ferroviaire. Celle-ci avait proposé une telle augmentation le 20 novembre, mais avait conditionné l’application de certaines mesures à la signature de l’accord par au moins deux des quatre organisations représentatives.
Ces augmentations comprennent les avancements liés à l’ancienneté et des augmentations individuelles pour 1,7 %, tandis que l’augmentation générale des salaires sera de 0,5 %. La prime de travail des cheminots va également être revalorisée de 15 euros par mois. La SNCF avait aussi annoncé maintenir son engagement de ne pas avoir de salaires inférieurs au smic, majoré de 10 %, à condition que deux des organisations signent l’accord. Dans le cas contraire, le seul engagement maintenu serait celui sur les bas salaires, la hausse de 0,5 % disparaissant. Les organisations syndicales avaient jusqu’à vendredi pour donner une réponse.
Or, l’UNSA-Ferroviaire (deuxième syndicat du groupe) et la CFDT-Cheminots (quatrième) ont paraphé l’accord, a expliqué la direction dans une déclaration transmise à l’Agence France-Presse. L’UNSA-Ferroviaire (22,1 % des voix aux dernières élections professionnelles) et la CFDT-Cheminots, plutôt réformistes, ne sont pas majoritaires, ce dernier syndicat ayant recueilli 15,94 % des voix aux dernières élections.
Protéger le pouvoir d’achat
Ce dossier des négociations annuelles obligatoires (NAO) est a priori distinct de celui du démantèlement de Fret SNCF et des modalités de l’ouverture à la concurrence, deux pommes de discorde avec la direction qui ont amené tous les syndicats de l’entreprise à appeler les cheminots à se mettre en grève à partir du 11 décembre.
La direction de la SNCF, se disant « consciente des attentes des salariés (…), appliquera donc, dans leur intérêt, l’ensemble des mesures proposées, dont l’augmentation moyenne de 2,2 % » des salaires, a-t-elle confirmé.
L’augmentation moyenne se situera 0,7 point de pourcentage au-dessus de l’inflation, prévue à 1,5 % selon la Banque de France. « C’est la quatrième année [d’affilée] que les augmentations salariales (…) protègent le pouvoir d’achat des cheminots en étant supérieures à l’inflation », a fait valoir la direction de la SNCF. « Cet accord NAO est permis par les bons résultats du groupe SNCF, qui sont positifs depuis six semestres consécutifs. Il n’aura pas d’impact sur les contribuables et les voyageurs », a-t-elle ajouté.
« Pas à la hauteur »
SUD-Rail (troisième syndicat du groupe) avait jugé cet accord « pas à la hauteur ». Le texte n’a pas non plus été paraphé par la CGT-Cheminots, première organisation syndicale de l’entreprise. L’UNSA-Ferroviaire a défendu sa signature en estimant dans un tract que sa position permettait « d’éviter un scénario de gel salarial total » et de « garantir la mise en œuvre de toutes les mesures négociées ».
« Nous avons soldé cette période de forte inflation qui s’est manifestée par 17 % d’augmentation des salaires contre une inflation qui s’est placée à 13 % » entre 2022 et 2024, avait rappelé la direction le 20 novembre.
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Ces fortes augmentations de salaires, après des années de gel, ont permis de relever les plus bas salaires du groupe, qui se situent désormais au niveau du smic plus 10 % minimum, soit 1 580 euros net. La direction de la SNCF a décidé de ne plus tenir ces négociations salariales au mois de novembre. A partir de l’année prochaine, elles auront lieu à la fin du premier trimestre, juste après la publication des résultats annuels de l’entreprise.