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Les députés britanniques ont ouvert la voie, vendredi 29 novembre, à la légalisation de la « fin de vie assistée » en Angleterre et au Pays de Galles. A l’issue d’un unique débat, passionné et émouvant, ils ont voté à une nette majorité (330 pour, 275 contre), en deuxième lecture (équivalente à une première lecture à l’Assemblée nationale), en faveur du texte « Terminally Ill Adults (End of Life) » (« fin de vie pour les adultes malades en phase terminale »). Ce dernier permet à toute personne dont le pronostic vital est de moins de six mois d’obtenir l’aide des autorités médicales pour abréger sa fin de vie.

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La proposition de loi va encore suivre un long cheminement parlementaire, mais il sera difficile de stopper sa course et son adoption définitive (la Chambre des lords pourra l’amender, mais pas s’y opposer). Les médias britanniques ont souligné l’importance « historique » du vote de vendredi, le comparant à la légalisation de l’avortement en Angleterre (en 1967) ou à celle du mariage entre personnes du même sexe (en 2013). Pour l’heure, aider quelqu’un à mourir reste considéré comme un crime, même pour une personne accompagnant un proche qui a choisi d’abréger ses jours avec l’aide de l’association Dignitas en Suisse.

La proposition de loi est défendue par la députée travailliste Kim Leadbeater (sœur de Jo Cox, élue assassinée par un activiste d’extrême droite, en juin 2016), qui assure avoir présenté le cadre « le plus protecteur au monde » pour légaliser la mort assistée. Il « ne s’agit aucunement d’un suicide assisté par l’Etat », a-t-elle précisé à la Chambre des communes, mais de donner « à des personnes qui sont en train de mourir » un contrôle sur leur mort. La fin de vie assistée sera réservée aux adultes de plus de 18 ans qui auront le feu vert de deux médecins ainsi que d’un juge de la Haute Cour, et seront capables de s’administrer la dose létale eux-mêmes, sans assistance.

Accès trop restreint aux soins palliatifs

A en croire les sondages publiés en amont du vote, les Britanniques sont largement en faveur d’une légalisation de la fin de vie. Selon l’institut YouGov, 73 % des personnes interrogées souhaitent cette évolution. En Ecosse, à Jersey et sur l’île de Man, les députés examinent également une légalisation de l’aide à mourir. La Chambre des communes était pourtant très divisée, vendredi. Les partisans du texte défendaient le choix de mourir dans la dignité, les opposants dénonçaient l’accès trop restreint aux soins palliatifs, parents pauvres du NHS (National Health Service, le service public de la santé) et un processus législatif selon eux précipité.

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