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La porte reste ouverte. Alors que le laboratoire Servier, maison mère de Biogaran, avait annoncé, au mois de septembre, renoncer à la vente de sa filiale de génériques, sans pour autant exclure de lancer une nouvelle « revue stratégique » de ses actifs ultérieurement, son président, Olivier Laureau, confirme demeurer à l’écoute d’éventuelles propositions de rachat.

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« Nous restons ouverts à toute offre qui respecterait l’emploi et l’empreinte industrielle, et qui s’engagerait à créer de la valeur sur le territoire, tout en répondant à nos objectifs financiers », a précisé M. Laureau, vendredi 22 novembre, dans un entretien à L’Usine nouvelle.

Désireux de concentrer ses efforts sur la recherche et le développement de médicaments innovants, notamment en oncologie, le groupe pharmaceutique avait lancé, il y a un an, des démarches pour trouver un repreneur à Biogaran. Le numéro un des génériques en France, qui a écoulé plus de 345 millions de boîtes de médicaments ces douze derniers mois, avait alors suscité l’attention de plusieurs candidats, dont celle du fonds d’investissement britannique BC Partners, et des industriels pharmaceutiques indiens Aurobindo et Torrent.

« Certains manques »

La possibilité d’une vente à un acteur étranger de Biogaran, qui représente plus d’une boîte de médicaments remboursés sur huit délivrée dans l’Hexagone, avait cependant déclenché une avalanche de réactions politiques, certains redoutant une perte de souveraineté nationale en cas de délocalisation de la production.

L’ex-ministre délégué à l’industrie, Roland Lescure, s’était notamment saisi du dossier au printemps. Il avait alors fixé plusieurs lignes rouges aux soupirants, n’excluant pas de bloquer la vente par le biais de la procédure des investissements étrangers en France si les critères fixés n’étaient pas remplis. Début septembre, Servier a finalement renoncé à céder sa filiale, jugeant que les conditions n’étaient pas réunies.

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Interrogé par L’Usine nouvelle sur les raisons de cet échec, Olivier Laureau a reconnu que « certains manques (…) [avaient] conduit les postulants à émettre des réserves », contestant toutefois que l’intervention de l’Etat ait pu y jouer un rôle. Selon un bon connaisseur de l’affaire, qui souhaite garder l’anonymat, les lignes rouges imposées par Bercy auraient pourtant contribué en partie à refroidir certaines ardeurs. De son côté, M. Laureau évoque plutôt l’absence de « visibilité sur la clause de sauvegarde », cette contribution spécifique au secteur pharmaceutique, qui permet à l’Etat de contrôler les dépenses de médicaments, et qui peut coûter cher aux laboratoires. Reste que, durant l’été, l’indien Aurobindo, grand favori au rachat, a jeté l’éponge.

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