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La revue des revues. Le Vieux Continent se réchauffe plus qu’initialement prévu par les projections des climatologues, et surtout plus vite que le reste du monde. Les aléas et les phénomènes extrêmes (sécheresses, inondations, tempêtes) deviennent toujours plus fréquents, avec des effets géopolitiques inédits.

Si la question des ressources en eau n’avait jamais été cruciale dans une France riche en fleuves et plutôt bien arrosée, elle le devient aujourd’hui. Le pays se trouve confronté à la fois à des inondations catastrophiques, à l’instar de celles du Pas-de-Calais en 2022 et 2023, mais aussi à la sécheresse dans le Sud. En outre, militants écologistes et agriculteurs s’affrontent sur la question des mégabassines ou des barrages. Les autres Etats européens se retrouvent peu ou prou dans des situations similaires.

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« Nous sommes à un moment où les conséquences géopolitiques du dérèglement climatique sont encore gérables, sinon maîtrisables, mais le temps est désormais compté et sans doute plus court que celui annoncé par les experts pour éviter des aléas climatiques aux effets redoutables », écrit la géographe Béatrice Giblin dans l’éditorial de ce numéro dense d’Hérodote consacré à la géopolitique du dérèglement climatique en Europe. Le prochain numéro de la revue, promis d’ici à la fin de l’année, devrait élargir la problématique au reste du monde.

Le vent en poupe

L’aggravation des conséquences du dérèglement climatique provoque des effets politiques qui ne sont pas ceux auxquels on pouvait s’attendre. Les divers partis verts des Vingt-Sept, comme l’ont montré les élections européennes de juin, s’y avèrent plutôt à la peine. En revanche, les formations populistes de tous poils ont partout le vent en poupe, prospérant notamment sur le rejet de supposés excès des normes du Green Deal européen et de ceux qu’ils pourfendent, comme les « Khmers verts ». Face à la révolte des agriculteurs, en France, de même qu’aux Pays-Bas ou en Allemagne, les gouvernements ont fait marche arrière sur nombre des mesures relatives à la réduction de la consommation des pesticides ou visant à la neutralité carbone.

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La difficulté de concilier ambition écologique, défis de compétitivité et objectifs sociaux se fera toujours plus vive. Révélateur, à cet égard, est l’Energiewende, le tournant de la politique énergétique allemande, amorcé au début des années 2000 et accéléré par Angela Merkel en 2011, après l’accident de la centrale japonaise de Fukushima afin de sortir totalement du nucléaire. C’est chose faite, comme promis, mais, malgré les investissements massifs dans les énergies renouvelables, leur caractère intermittent a obligé le pays à conserver des centrales à charbon et à lignite qui assurent, bon an mal an, au moins un tiers des besoins. Et l’émission de CO2 par habitant outre-Rhin est le double de celle de la France.

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