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Au Soudan, la fin de la saison des pluies a sonné la reprise de la guerre. Profitant d’une relative accalmie au moment où le terrain était difficilement praticable, les Forces armées soudanaises (FAS) dirigées par le général Bourhane et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohammed Hamdan Daglo dit « Hemetti », qui se déchirent depuis le 15 avril 2023, se sont réarmées et réorganisées ces derniers mois en vue de préparer une nouvelle phase du conflit. Désormais, la pluie s’est arrêtée et les combats redoublent d’intensité.

Aux alentours de 2 heures du matin, jeudi 26 septembre, les FAS ont entrepris une offensive d’ampleur dans la capitale, Khartoum, point névralgique des affrontements depuis le début de la guerre. L’opération, couplant frappes aériennes et assauts terrestres, a été lancée depuis la ville voisine d’Oumdurman, reprise en février des mains des FSR. L’objectif est de déloger les troupes paramilitaires qui tiennent encore le centre-ville de Khartoum et au Nord, la ville de Bahri.

Alors que des soldats de l’armée régulière sont parvenus à franchir deux des ponts qui enjambent le Nil blanc et le Nil bleu donnant lieu à de violents combats, toutes les télécommunications ont été coupées dans la capitale. Contactés par Le Monde, les officiers des FAS n’ont pas souhaité commenter l’opération en cours. Les FSR assurent de leur côté avoir répliqué aux assauts de l’armée régulière.

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L’appel des Nations unies à une « action immédiate »

Sans mentionner l’offensive de ses troupes à Khartoum, le général Bourhane s’est exprimé jeudi devant l’Assemblée générale des Nations unies à New York, en cherchant à se présenter en chef d’Etat œuvrant à mettre un terme au conflit. Si les Nations unies ont appelé à une « action immédiate » pour protéger les civils et arrêter les combats au Soudan, depuis dix-sept mois, toutes les tentatives de médiations ont échoué.

La reprise des affrontements dans la capitale fait inévitablement craindre de nouvelles victimes, alors que depuis des semaines les regards sont tournés sur la province du nord du Darfour et sa capitale, El-Fasher, à l’ouest du pays. Depuis mai, le dernier bastion des FAS dans cette région est assiégé par les troupes du général Hemetti. Malgré la multiplication des condamnations internationales et les appels répétés à lever le siège de la ville, les FSR intensifient leurs attaques et progressent rapidement.

« Depuis deux semaines, on se lève au bruit des explosions. Du matin au soir, on entend les combats tout proches. Après des mois de siège, il n’y a plus d’approvisionnement, tout est devenu extrêmement cher. La plupart des gens ne mangent qu’un repas par jour », raconte par téléphone Mohammed Haroun, un travailleur humanitaire.

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