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Histoires Web dimanche, juillet 20
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Vêtu de noir et silencieux, l’ayatollah Ali Khamenei a, en ce début juillet, l’allure d’un homme usé. Le vieillard de 86 ans n’apparaît plus que par bribes dans les vidéos de propagande du régime iranien. Traqué, il répète qu’il ne craint pas la mort, s’en remet à Dieu, mais vit sous terre. Reclus et paranoïaque, le Guide suprême est devenu le reflet du régime théocratique qu’il incarne. Voilà à quoi aura conduit le rêve nucléaire entretenu pendant des décennies par l’Iran pour rivaliser avec les grandes puissances. Tant de morts et de milliards engloutis pour en arriver là.

Donald Trump vient d’infliger « une raclée » à l’Iran, comme il l’a écrit sur son réseau social Truth Social, le 27 juin. Le terme, humiliant à dessein, signe le triomphe de la force de l’Occident sur le régime suspecté de s’être approché un peu trop près de la bombe atomique. Pour Washington, le précaire cessez-le-feu proclamé le 24 juin pour mettre fin à la « guerre des douze jours » doit faire plier le régime. L’obliger à reprendre les négociations afin d’encadrer strictement son programme nucléaire.

C’est oublier un peu vite l’amertume de Téhéran. Les Iraniens sont des grands brûlés de la parole occidentale. Les dignitaires du régime se rappellent qu’en 2018, les Etats-Unis se sont retirés de l’accord de Vienne, arraché en 2015 au terme de plus de dix ans de palabres. Mais il y a autre chose. Un souvenir plus lointain, relié à la France : Eurodif, pour European Gaseous Diffusion Uranium Enrichissement Consortium. Un sigle qui a les accents des grandes conquêtes énergético-industrielles des années 1970. « Eurodif, c’est une ombre, une guerre de basse intensité entre la France et l’Iran », résume l’écrivain Frédéric Paulin, qui a pris ce contrat comme toile de fond de ses romans sur le Proche-Orient.

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